Présidentielle en Côte d’Ivoire : l’opposition s’unit pour défier le pouvoir

2 mois

La scène politique ivoirienne se divise désormais en trois blocs distincts, chacun cherchant à imposer sa vision nationale.

Lundi 10 mars, quinze partis ont annoncé la création d’une coalition exigeant un dialogue politique avant l’élection présidentielle.

Tidjane Thiam, leader du PDCI, a salué cette alliance qu’il considère comme une initiative politique historique importante.

L’objectif principal de la CAP-Côte d’Ivoire est de faire pression sur le parti au pouvoir pour des réformes.

Cette initiative a été portée par Simone Ehivet Gbagbo, Tidjane Thiam et d’autres figures politiques influentes du pays.

Charles Blé Goudé, Danièle Boni Claverie et Pascal Affi N’Guessan ont également rejoint cette coalition d’opposition récemment formée.

Le Parti des Peuples Africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI) de Laurent Gbagbo est cependant absent de cette nouvelle alliance.

Lors des élections locales de 2023, le PDCI et le PPA-CI avaient pourtant collaboré et remporté plusieurs régions stratégiques.

Simone Ehivet Gbagbo considère que les conditions actuelles ne garantissent pas un scrutin juste et transparent en Côte d’Ivoire.

Elle dénonce un climat politique marqué par des crises électorales successives et un système de vote biaisé depuis longtemps.

En août 2024, plusieurs partis et organisations civiles avaient déjà exigé des réformes profondes du système électoral ivoirien.

Deux lettres adressées au chef de l’État en 2024 sont restées sans réponse, alimentant la frustration des opposants politiques.

La CAP-CI réclame un dialogue permanent et non idéologique pour garantir des élections plus justes et inclusives.

Elle exige une révision approfondie de la liste électorale et une transparence accrue dans la publication des résultats.

L’idée d’une candidature unique de l’opposition à la présidentielle n’a pas encore été officiellement débattue par la coalition.

Charles Blé Goudé affirme que Tidjane Thiam étudiera les différentes propositions avant toute décision sur une candidature commune.

Certains leaders de l’opposition, dont Laurent Gbagbo et Guillaume Soro, restent inéligibles en raison de condamnations judiciaires passées.

Tidjane Thiam, lui-même, fait l’objet d’une controverse concernant sa nationalité, ce qui fragilise sa position politique actuelle.

Guillaume Soro et son mouvement GPS n’ont pas rejoint la coalition, préférant se tenir à l’écart pour l’instant.

Le PPA-CI a été approché par la coalition mais souhaite finaliser son propre programme politique avant d’y adhérer.

Laurent Gbagbo avait lui-même lancé un appel au rassemblement des oppositions lors d’un meeting en juillet 2024.

À sept mois de la présidentielle, trois blocs dominent : le RHDP, la CAP-CI et l’opposition menée par Laurent Gbagbo.

Un éventuel ralliement entre ces blocs au second tour pourrait bouleverser l’équilibre politique en Côte d’Ivoire.

ETHAN GNOGBO

photo:dr

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