Tidjane Thiam exprime son inquiétude sur l’inclusivité de l’élection présidentielle ivoirienne du 25 octobre, soulignant les risques pour le pays.
En tant que président du PDCI-RDA, il considère son engagement comme une nécessité pour éviter une catastrophe nationale. Son inquiétude repose sur les crises passées, notamment celles de 1999, 2010 et 2020, où les luttes de pouvoir ont profondément déstabilisé la Côte d’Ivoire.
Les affrontements en 2010-2011, résultant de la contestation électorale, ont fait plus de 3 000 morts, marquant l’histoire de la crise post-électorale. Le 17 mars 2025, la Commission électorale indépendante a publié la liste électorale provisoire, incluant Tidjane Thiam. Cependant, des figures majeures comme Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé, et Guillaume Soro sont absentes, en raison de leurs condamnations judiciaires.
L’éventuelle candidature de Tidjane Thiam est donc un sujet incertain, soulignant les défaillances d’un processus électoral qui exclut certains candidats populaires, représentant des millions d’Ivoiriens. Selon lui, l’absence de ces leaders souligne un problème d’inclusivité, qui pourrait fragiliser davantage la stabilité du pays.
L’un des débats majeurs autour de sa candidature est la question de sa double nationalité ivoirienne et française, une situation qui suscite une vive polémique. La Constitution ivoirienne exige que les candidats à la présidentielle détiennent uniquement la nationalité ivoirienne. En réponse, Thiam a entamé des démarches pour renoncer à sa nationalité française, et assure que la situation est sous contrôle.
Le débat sur sa nationalité, selon lui, est une diversion visant à détourner l’attention de l’évaluation du bilan des quinze ans de pouvoir du RHDP. Ce dernier, dirigé par Alassane Ouattara depuis 2011, serait également déterminé à prolonger son emprise sur le pays.
Malgré les tensions politiques croissantes.
Thiam affirme recevoir des menaces quasi quotidiennes, y compris des menaces de mort, provenant de « personnes autorisées », révélant l’ampleur de la pression politique qu’il subit. Pour lui, l’enjeu n’est pas sa sécurité personnelle, mais la lutte pour une Côte d’Ivoire libérée de la peur et de l’injustice.
La question de la nationalité a alimenté les tensions politiques en Côte d’Ivoire, notamment avec le cas d’Alassane Ouattara, accusé d’être d’origine burkinabè, ce qui avait déjà provoqué des exclusions électorales dans les années 1990 et 2000. En dépit des controverses, Tidjane Thiam figure toujours sur la liste électorale provisoire, son nom ayant été validé récemment par la Commission électorale.
Cependant, il reste encore des incertitudes quant à son investiture officielle par le PDCI, prévue pour avril 2025. Une fois validée, sa candidature pourrait se confronter à celle d’autres figures du parti, comme Jean-Louis Billon. L’élection présidentielle, marquée par des enjeux de légitimité et de stabilité, s’annonce complexe et décisive pour l’avenir de la Côte d’Ivoire.
ETHAN GNOGBO
photo:dr
POUVOIRS MAGAZINE