Tidjane Thiam: « Je veux faire de certains Ivoiriens des milliardaires en dollars » : une promesse qui change la donne
Tidjane Thiam ne tourne pas autour du pot.
Quand il dit vouloir « faire de certains Ivoiriens des milliardaires en dollars », il ne s’agit pas d’un discours de circonstance ou d’un rêve irréalisable. Non, l’homme parle avec le poids de son expérience, de son bilan professionnel, et surtout avec une vision pragmatique : celle d’une Côte d’Ivoire où la richesse n’est pas le privilège d’une poignée. Pas celui de la corruption systémique, encore moins celui des fonctionnaires militants. Mais bien le fruit d’un travail acharné et d’opportunités bien réparties qui enrichiront les Ivoiriens.
Des milliardaires partisans et fonctionnaires ? Tidjane dit non
Lors de son discours du mardi 21 janvier dernier, Tidjane Thiam n’a pas mâché ses mots : « Je veux des opérateurs économiques ivoiriens milliardaires en dollars, pas des fonctionnaires milliardaires. » Cette déclaration fait écho à ce que pensent bon nombre d’Ivoiriens face aux fortunes suspectes de certains hauts cadres de l’État. Ces derniers sont souvent promus plus pour leur militantisme ou leur loyauté politique que pour leurs compétences.
Tidjane a été clair : quand un fonctionnaire s’enrichit de manière douteuse, ce sont des écoles qui ne sont pas construites, des hôpitaux mal équipés, des routes mal faites, et un État obligé d’emprunter pour ses besoins de base.
Ce problème, tout Ivoirien le connaît. Ces « fonctionnaires milliardaires » symbolisent un système où l’intérêt personnel prime sur le bien commun. Tidjane Thiam n’a pas seulement dénoncé cette réalité choquante, il propose une alternative claire. Selon lui, la richesse peut et doit provenir d’une économie nationale forte, portée par des entrepreneurs ivoiriens audacieux et soutenus, et non d’une administration détournée à des fins personnelles.
Une vraie rupture, loin des slogans habituels
En effet, on connaît les promesses électorales : elles pleuvent à chaque élection et, souvent, ne valent même pas un « allo bonsoir ». Mais Tidjane Thiam, lui, joue dans un autre registre. Depuis des années (tapez son nom sur Google), il défend une vision où les locaux prennent le leadership économique. Dans divers forums, conférences et interviews, il se présente comme un « fanatique des PME ».
Ce n’est donc pas un discours improvisé pour la campagne 2025. C’est une pensée économique qu’il défend depuis longtemps. Il l’a appliquée avec succès au Rwanda, où son appui stratégique a attiré des investisseurs tout en valorisant les entreprises locales. Aujourd’hui, ce pays en récolte les fruits et on le cite.
Pourquoi pas chez nous ? Tidjane Thiam croit fermement que la Côte d’Ivoire peut devenir un moteur économique en Afrique de l’Ouest. Mais cela passe par la mise en valeur des talents locaux, la production nationale, le travail acharné, et surtout l’intégrité.
Quand Tidjane parle de milliardaires ivoiriens…
Il parle de champions nationaux. Pas de favoritisme ni de privilèges. Il prône une économie où le travail et l’innovation sont récompensés, où les entreprises ivoiriennes peuvent grandir, et où les jeunes rêvent sans plafond de verre. Et le tout avec les coups de pouce de l’État.
Il insiste aussi sur le contenu local qui ferait réserver ou allotir des parts de marchés pour des entreprises ivoiriennes compétentes, comme cela se fait au Nigeria, en Égypte, en Afrique du Sud, en Corée du Sud ou même aux USA (Buy American Act). Selon lui, les ressources et les opportunités doivent profiter aux citoyens. Ce souverainisme économique de bon aloi replace l’Ivoirien au centre du jeu, en tant que partenaire actif.
Les plus jeunes ignorent peut-être qu’il y a eu un temps en Côte d’Ivoire où l’on promouvait l’ivoirisation des cadres et de l’économie. Des entreprises connues aujourd’hui sont issues de cette époque. Alors, pourquoi ne pas renouer avec cette politique ambitieuse ? Un héritier actuellement ambitieux en politique peut témoigner. Il n’est pas nécessaire de citer le nom de quelqu’un ici !
Servir l’État, pas s’en servir
Tidjane Thiam affirme que l’État doit être au service du peuple. Pendant trop longtemps, les projets publics ont coûté une fortune sans jamais tenir leurs promesses : routes qui se dégradent en six mois, écoles fantômes, hôpitaux vides… Ça suffit.
Il propose de responsabiliser les fonctionnaires et de laisser la création de richesses aux opérateurs privés et entrepreneurs.
En clair : chacun doit jouer sa partition.
Un pari crédible ?
Certains diront que c’est une belle histoire, comme toutes les promesses électorales. Mais Tidjane Thiam n’est pas « tout le monde ».
Son parcours parle pour lui. À la tête de Prudential, de Credit Suisse ou du BNETD, il a transformé des institutions. Il a mobilisé des ressources, des talents et des réseaux pour transformer les choses.
Et ses résultats connus ne mentent pas. Un homme qui marche laisse des traces. Et si le RHDP a également laissé des traces durant 15 ans de pouvoir, les traces du RHDP pèsent lourd sur la conscience nationale et la souffrance des Ivoiriens. Et elles crucifient le RHDP, n’en déplaise !
En revanche, Tidjane Thiam dont les traces riment avec effort, ténacité, résultats positifs et méritocratie, propose une méthode, une vision et une crédibilité qui tranchent avec les discours creux. Son rêve de faire émerger des milliardaires ivoiriens repose sur une stratégie claire : investir dans l’innovation, soutenir les PME et récompenser le mérite.
Et nous, on attend quoi ?
Tidjane Thiam veut renverser la table. Son discours tranche avec le « on fait comme d’habitude » et les « c’est comme ça depuis toujours ». Il propose une rupture nette, un changement de cap, une Côte d’Ivoire qui croit à nouveau en elle-même.
Alors oui, sa promesse de milliardaires ivoiriens peut surprendre, mais elle exprime une vision réaliste. Une vision où l’Ivoirien est au centre et non à la périphérie, où l’économie est au service des citoyens et où l’avenir appartient à ceux qui osent et non à une minorité prédatrice.
La vraie question est : sommes-nous prêts à suivre cet appel ? Ou allons-nous continuer à accepter des fonctionnaires-militants milliardaires et des promesses non tenues que le RHDP s’apprête à recycler pour nous duper ou « dohi » encore ?
Tidjane Thiam nous tend une main, mais c’est à nous de décider.
Dr F. SAKO
photo:dr
POUVOIRS MAGAZINE
