À l’aube d’un 16 juin, quelque part entre rêve et bitume, un esprit créatif choisit de naître en cadence.
Très tôt, l’informatique perd un élève, mais la musique gagne un architecte sonore au génie discret et tenace.
Armé de presque rien, il crée tout, faisant jaillir des symphonies urbaines depuis des logiciels installés sur espoir.
Avant les projecteurs, c’était des nuits de solitude, de tâtonnements, et des beats créés sans rien d’autre que foi.
Il travaille au village kiyi de Were-Were Liking qui l’a vu naître.
Un mentor lui donne l’oreille, un autre la structure, puis lui-même invente son propre chemin au bord du feu.
Son chant devient silence, son silence devient rythme, et le beatmaking s’impose comme sa langue maternelle électrifiée.
Des noms légendaires frappent à sa porte, séduits par la finesse d’un arrangeur qui murmure dans les machines.
La scène locale l’adopte, mais c’est avec le sang du sang — son frère — qu’il crève les plafonds.
Une signature mondiale scelle l’envol, propulsant ses refrains de quartiers en charts avec un son reconnaissable sans doute.
Il ne compose pas : il sculpte l’émotion, ajuste la lumière sonore et capte l’instant qu’il transforme en histoire.
Le coup de marteau ne fut pas qu’un hit, mais un séisme culturel entendu d’Abidjan jusqu’à Barcelone.
Des stades aux villages, les corps ont suivi, happés par l’alchimie d’un créateur au service du collectif.
Aujourd’hui, les bougies s’inclinent devant l’homme derrière les tubes, le bâtisseur discret du nouveau son ivoirien.
Tam Sir, que ton anniversaire soit rythme, mélodie et harmonie — à l’image de ton incroyable parcours incandescent.
HARON LESLIE
photo:dr
POUVOIRS MAGAZINE