La discussion est lancée et les avis sont partagés depuis que le Directeur général adjoint du Bureau ivoirien du droit d’auteur (Burida) a décidé dorénavant d’encaisser les droits sur la diffusion publique en y incluant les espaces religieux, églises paroisses.
Pour beaucoup de fidèles, le choix de l’institution pose un problème
Avant de taxer la louange dans les églises pensent-ils, il faut chercher à connaître le statut de la Conférence des évêques de Côte d’Ivoire en tant que leaders de l’Eglise catholique.
Si les Églises à cause de leur rôle social ne payent pas d’impôts, il apparaît curieux de payer la mise en partition de leurs propres textes (les extraits) qui ne sont pas le fruit d’une créativité artistique, littéraire et culturelle, mais bien des textes révélés. Mais, comme en Côte d’Ivoire tout est possible dès qu’on est amené à imposer une certaine compréhension de la loi, cela ne m’étonnerait pas qu’on aille faire des quêtes sociales dans les Églises pour redresser les comptes du Burida.
Coté Burida l’on est clair pourtant.
Le Burida comme le dit le Dga, juriste de formation, ne consulte ni la bible, ni le coran mais la loi.
Et cette loi estime que toute diffusion publique d’une œuvre de l’esprit est soumise à des taxes de droit.
Si donc un homme de dieu écoute seul, une musique, il n’y a aucun souci. En revanche si un titre écrit pas un chanteur célèbre comme Alpha Blondy ou pas, en vogue comme Tamsir ou pas, est joué dans une église, une paroisse bref dans un espace publique, l’auteur de ce titre qui a confié son travail au Burida pour que ce bureau le protège est en droit d’en attendre des droits.
Quand Tamsir est joué, comme c’est le cas depuis le victoire des Eléphants de la Can, dans un temple qui est ivre de joie ou d’autres choses et danse en boucle, doit-on reverser des droits à Tamsir ou bien admettre que comme c’est à l’église, il faut laisser tomber ne pas prélever les droits de l’artiste?
C’est ce travail de collecte que fait le Bureau.
Travail utile pour les hommes de Dieu eux-mêmes.
La preuve : les chanteurs Guy Vincent, Emmanuel Bouaffo, Mohammed Sanogo et bien d’autres confient leur ouvrage au Burida qui leur reverse des droits.
Pourquoi donc ?
HARON LESLIE
POUVOIRS MAGAZINE