Au Mali, la junte propose de nommer Assimi Goïta président pour cinq ans, sans élection. Cette décision fait suite à une concertation nationale organisée à Bamako les 28 et 29 avril 2025.
La majorité des partis politiques ont boycotté cette rencontre, la qualifiant de non représentative et anticonstitutionnelle.
Le document qu’a publié la primature, recommande également la dissolution de tous les partis politiques existants. Il suggère d’en durcir les conditions de création, limitant ainsi la pluralité politique. Cette proposition vise à renforcer le pouvoir en place et à réduire les oppositions internes.
Depuis les coups d’État de 2020 et 2021, le Mali est dirigé par une junte militaire. Les élections présidentielles initialement prévues en mars 2024 ont une nouvelle date non encore fixée. La junte justifie ce retard: « Ce sont des préoccupations sécuritaires liées aux groupes armés opérant dans la région ».
Les recommandations de la concertation seront remises au général Assimi Goïta pour adoption. Cependant, leur mise en œuvre soulève des inquiétudes concernant le respect des principes démocratiques et de l’État de droit. Les observateurs internationaux appellent à un retour rapide à un gouvernement civil élu démocratiquement.
Cette situation s’inscrit dans un contexte régional où des régimes militaires se sont également installés au Niger et au Burkina Faso. Ces pays ont formé l’Alliance des États du Sahel, une confédération visant à renforcer la coopération sécuritaire et diplomatique.
Cette alliance marque un tournant dans les relations politiques de la région.
Les autorités maliennes ont suspendu les activités des partis politiques et des associations à caractère politique. La nécessité de maintenir l’ordre public et de favoriser le dialogue national justifie dette décision. Cependant, les partis politiques et les organisations de la société civile l’ont largement critiquée.
Les partis politiques maliens réclament la mise en place d’un calendrier électoral clair et transparent. Ils appellent également à la libération des prisonniers d’opinion et au retour des exilés politiques. Ils insistent sur la nécessité de restaurer l’ordre constitutionnel et de garantir les libertés démocratiques.
La communauté internationale suit de près la situation au Mali, exprimant des préoccupations concernant la stabilité régionale. Des appels ont été lancés pour soutenir le retour à un gouvernement civil élu démocratiquement. La situation au Mali reste complexe et nécessite une attention continue de la part des acteurs nationaux et internationaux.
ETHAN GNOGBO
photo:dr
POUVOIRS MAGAZINE