Martial Gohourou, le bouc émissaire de la haine en ligne.

5 mois

Martial Gohourou qui intervient sur la Rti lequel est un média, un intermédiaire, un filtre, et non un lieu de transparence absolue est rattrapé par la haine en ligne. Réflexion

Il est encore et toujours journaliste, malgré la portion de population qui l’a rêvé dégagé de la RTI.

Des internautes, des adeptes de la haine en ligne l’ont rêvé exclu des discussions sportives au prétexte qu’il avait touché à Drogba, à Faé, les symboles de la république sportive.

Est-ce à cette portion de la population de dicter l’expression et sa liberté, de faire le ménage pour réfléchir l’information et l’actualité?

La Rti a-t-elle une charte fondée à exclure celui qui ne la respecte pas?

Martial Gohourou a t-il appelé à l’insurrection, au soulèvement, à la haine, à la violence etc… ?

Non! Il n’appelle pas à une insurrection, ni à un lynchage, encore moins à une désobéissance sportive. Il n’est pas dangereux.

S’il l’est un peu ou beaucoup, on doit alors reconnaître que ses interlocuteurs, les débatteurs en face de lui qui créditent son propos le sont aussi. Car Gohourou ne parle pas seul. Ce ne sont pas des chroniques qu’il anime ou des monologues qu’il entretient. Ce sont des échanges au milieu desquels, il tient des propos discordants, des propos inhabituels et à l’opposé de la majorité.

Mais la minorité doit être audible dans une démocratie.

En face de lui, il y a suffisamment de propos irrévérencieux.

Ce à quoi on assiste c’est de la théâtralisation voire du mime du débat en vue de faire du chiffre, des vues.

On a cherché, au détriment de la qualité, la quantité. On l’a désormais. On a l’audimat. Mais à quel prix?

Et ce n’est pas changer les comédiens qui améliorera le contenu, c’est le fond, c’est le débat qu’il faut rechercher. Ce que dit Martial Gohourou n’est pas plus assourdissant que ce que disent ses contradicteurs qui ont le verbe tout aussi haut que le sien.

Ce qu’on appelle pompeusement débat ou ‘Tchatche’ dont il l’heure sont de très beaux et amusants exercices de mauvaises foi dont ce n’est pas Martial qui en a le monopole.

Alors le plus simple, aurait été non d’appeler à sa radiation, mais de démonter ses propos.

Démonter les propos de Martial ne consiste pas à brandir un autre propos inversement contradictoire ou un autre propos que le propos alternatif. Le démontage est un travail non pas d’épuration mais de pédagogie car Gohourou n’invite pas au crime.

Gohourou, même s’il a, comme tous les êtres humains, un parti pris, ne dit pas systématiquement des mensonges. Il ne dit pas que des vérités non plus. Ce qu’il fait est simple: IL DONNE SON AVIS.

Or, donner son avis n’est pas forcément dire la vérité ou mentir. C’est dire ce qu’on pense.

Et ce qu’on pense peut être stupide. Ce que pense Gohourou peut ne pas être intelligent pour certains téléspectateurs. Et être tenu lumineux pour d’autres. Tout comme ce que pensent ceux qui sont en face de lui lors des échanges ou même le modérateur à qui il arrive de donner aussi son avis, peut ne point être intelligent.

Il faut avoir à l’esprit que ce n’est pas parce qu’on est intelligent qu’on est à l’abri de dire des bêtises et ce n’est pas parce qu’on est bête qu’on ne peut pas dire ou faire des choses intelligentes. Assez rarement peut-être, mais on peut dire des choses intelligentes.

On est dans l’obstruction à la démocratie quand une petite poignée d’internautes livre Gohourou comme bouc-émissaire.

Parce qu’en réalité, la censure elle est verticale, elle provient de la loi. Et ce n’est pas le cas ici.

Même ce que disent les internautes n’est qu’un avis. Ce n’est pas la loi. C’est juste le réseau social dont la structure est de flatter et d’installer en chacun le sentiment d’avoir raison. Il flatte le sentiment d’être ce qu’on croit, le cas échéant un “tchatcheur”. Il attire l’attention vers des contenus clivants.

Bien qu’étant un programme Télévision, “La 3” sur laquelle Martial intervient est transférée, pour plus d’audimat, sur les réseaux Facebook par exemple où le réflexe de la majorité des gens qui s’y trouvent est un réflexe moutonnier qui pousse à se tourner vers toux ceux qui pensent comme nous de sorte qu’on n’est plus du tout informé.

On est déformé. On n’apprécie et ne relaie que des infos qui nous conviennent. On se cantonne à ce qu’on pense être vrai.

Il nous appartient par voie de conséquence de nous informer aussi par un canal autre que ce qui nous déforme.

Partons sur un exemple: le coach Gasset s’est entêté à ne pas les libérer parce qu’il croyait dur comme fer que Adingra et Haller seraient décisifs une fois guéris et revenus de blessure.

Il a beau être vieux, nul, incompétent, expatrié…sur ce point, il a eu le nez creux. En quoi constater ou reconnaître que Adingra et Haller nous ont offert eux aussi la coupe en étant passeur et buteur à plusieurs remises, est mentir et mérite lynchage médiatique?

En clair Martial Gohourou est le résultat ou le reflet de notre appétit pour l’audimat qui disqualifie la qualité de l’information.

Même le brillant Fabrice Sawegnon patron de Life Tv a soutenu qu’il n’avait que faire des animateurs sortis de grandes écoles, de l’Istc et que le plus important selon lui c’est l’audimat qui permet de gagner de l’argent et payer ses 250 salariés.

En résumé, ce propos de Sawegnon n’est ni la vérité, ni un mensonge, c’est juste un avis à consommer avec modération et sans haine.

ALEX KIPRE

POUVOIRS MAGZINE

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