Diomaye Faye quitte la Françafrique. 

3 mois

La veille de son 44e anniversaire, ce natif de Nianganiao, est élu Président de la République du Sénégal à 54, 28%.

Quand il prend la parole, il annonce en couleur ses priorités : distance avec le Franc CFA, lutte contre la corruption, transparence le tout sur fond de traditionalisme africain qui n’a de reflet plus manifeste que sa carnation bien d’ébène et sa polygamie assumée.

Les Sérères de Thiès formaient autrefois avec les Joloff et les toucouleurs la Sénégambie avant sa dislocation débutée par les esclavagistes et marchands portugais et parachevée par les Français, anglais et hollandais qui ont remplacé par la force, les premiers cités et formé le Sénégal et la Gambie.

En déclarant dès l’entame vouloir une relation égalitaire emprunte de respect mutuel avec tous les pays qui le voudront, Diomaye Faye, téméraire et jaloux de sa liberté en bon Sérère, envoie un message à la France qui doit s’apprêter à ne plus être seul maître au Sénégal.

Le Cfa est attaqué et la France aussi… Le symbole est fort car le pays abrite à Dakar le siège de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao),  comptoir de paiement pour le cfa.

Or, cette posture commence à être habituelle comme si cette bande de quadra faussement insouciante s’était passé le mot. Il a suffi que Bamako, Ouagadougou et Niamey décident de changer de régime pour que les nouveaux titulaires parlent le même langage et exhument la vieille alliance du Liptako Gourma qu’ils formalisent en Alliance des Etats du Sahel (AES).

Cette nouvelle organisation pose des actes clairs en retirant de la CEDEAO, tous ses états membres, lançant l’idée d’une monnaie commune et unifiant leurs armées. Et pour l’instant, le cataclysme annoncé et espéré par leurs adversaires ne s’est pas encore opéré. L’AES semble vivre sa petite vie dans  le silence du « téléphone rouge » de Paris.

Pourtant, au pays du premier noir académicien de la langue française l’on n’est pas dépourvu de références  historiques en la matière. Le Kayor, le Walo, le Siné, et le Salum constituaient déjà avant sa dislocation au  XVe siècle, la Sénégambie, un royaume solide, autonome, libre, et bien ceint par l’islam.

En décidant de se séparer du Franc Cfa, Diomaye Faye fait sauter le premier verrou de la domination française et comme la roue ne saurait se réinventer, la tentation est grande de revenir à la Sénégambie comme le Mali, le Burkina Faso et le Niger ont repris le Liptako Gourma.

Mais pour quel intérêt ? Quelle rupture? S’agira-t-il d’une rupture pour rupture ou d’une vraie nouvelle ère ? L’après 02 avril nous le dira.

TAMA CESAR

POUVOIRS MAGAZINE

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