Filleul du professeur Francis Wodié, monsieur Zunon Kipré Jean-Paul, analyste politique témoigne de la grandeur de son défunt parrain.
Sincères condoléances, nous souhaiterions vous arracher un mot après le départ du professeur Francis Wodié, votre parrain nous semble t-il
Oui le professeur Francis Wodié est effectivement mon parrain dès ma naissance car j’ai été baptisé à l’église catholique dans un pays étranger du côté de Nantes où le professeur Wodié habitait, je suis né en effet à la rochelle. Et il y vivait, et était un des meilleurs amis de mes parents. C’est une immense douleur qui m’envahit. Et il n’y a pas de mot assez fort pour exprimer et traduire le grand homme qu’il est.
Qu’est-ce qui fait sa grandeur?
Son itinéraire professionnel déjà et d’abord. Comme juriste, il n’a pas d’égal dans la sous région et en matière constitutionnelle encore moins. Il n’y a qu’à se référer aux sollicitations dont il était l’objet chaque fois qu’une portion de l’Afrique balbutiait. C’est lui qui dénouait tout.
C’est un grand homme qui croyait et avait foi en ce qu’il posait comme acte. Il a pour ce faire rencontré des problèmes politiques. Et le disant je ne suis pas vraiment sûr que c’était des problèmes. Le fait est qu’il n’étsait pas, comme tous les grands hommes, en phase avec tout le monde.
A l’époque du règne du Président Félix Houphouët-Boigny il a eu des tracasseries non pas politiques mais à cause de la politique. La nuance est importante.
Je vais noter par ailleurs que son parti créé, c’était le parti le plus intellectualiste de son pays, la Côte d’Ivoire et il n’était pas du tout populiste et se faisait un point d’honneur à défendre la morale et l’éthique.
Avant ma naissance il a été opposant, c’était bien dans les années 60. Au moment du multipartisme, dans les années 90, il était opposant. Il est resté conséquent et cohérent. Sa cohérence et son haut niveau de lecture de la vie politique se perçoit au moment des accords de Marcoussis, nous sommes dans les années 2000. Il avait compris où se trouvait l’intérêt de la Côte d’Ivoire, il s’était donc opposé au Président Gbagbo. Je l’en félicite encore, car c’était un visionnaire et un homme immense.
Je rappelle aussi qu’Il était un des premiers députés élus de l’opposition. Avec ce qui se passe dans cette commune prisée, on peut recontextualiser et inscrire sa victoire comme un fait d’arme, un symbole, même si de façon personnel je souhaite aujourd’hui que Cocody revienne au parti au pouvoir lors des municipales pour son développement.
POUVOIRS MAGAZINE
