Il n’a pas peut-être pas l’aura d’Oshimen, mais c’est le métronome qui donne le ton au sein de cette force collective qu’est le Nigéria. Il en a encore donné la preuve hier.
Positionné en sentinelle devant la défense, l’ailier gauche de Fulham FC est une pièce maîtresse dans le puzzle tactique du coach portugais José Peseiro. Les
observateurs l’ont sans doute connu au poste d’attaquant de côté notamment chez les Gunners d’Arsenal, ensuite chez les Toffees d’Everton. Son
repositionnement en milieu box to box est une des révolutions de cette équipe nigériane. Son aisance technique et sa vivacité sont une réelle plus-value dans ce nouveau rôle, lui conférant ainsi une facilité de relance dans les sorties de balles.
En l’occurrence, le duel face aux lions indomptables est en soi une petite Masterclass du natif de Lagos. Sur les quinze ballons joués, Alexander Iwobi en a
récupéré six dans sa moitié de terrain. En transition directe, il a été impitoyable.
Six passes dans la verticalité qui démontre sa volonté constante à faire progresser le jeu. Tout le contraire d’un Zambo Anguissa ou d’un Olivier Ntcham
adeptes de la passe latérale dénuée de toute créativité. Alternant les tâches défensives et offensives, il a soulagé son bloc équipe dans le marquage sur les
côtés. Suppléant aisément Bassey et Sanussi dans le surnombre pour museler Toko Ekambi très esseulé sur le flanc droit de l’attaque camerounaise. Sept
ballons récupérés au total sous l’impulsion de son pressing.
Impliqué sur le deuxième but, sa sérénité dans le dernier geste à très souvent désarçonner des camerounais tactiquement empruntés. À l’image de l’ensemble de la rencontre, l’action vient sacrer non seulement la maîtrise collective des nigérians, mais aussi leur capacité à se projeter très rapidement à la récupération du ballon. Tantôt positionné plus haut, sa vitesse sur les contres attaques est une palette de choix pour les triples champions d’Afrique.
Notamment cette action à la 87ème où on le retrouve à l’initiative ainsi qu’à la conclusion. On peut l’affirmer sans se tromper, que le numéro 17 des Supers Eagles est l’un des artisans de la réussite tactique de son équipe. Une équipe qui affiche de plus en plus ses ambitions, et qui fait dorénavant office de solide prétendant au graal.
ERIC OULLA, Félicia
POUVOIRS MAGAZINE
