Déjà le 4 juillet 2023, Pouvoirs Magazine annonçait: « La FIF droit dans le mur »

5 mois

En juillet 2023, soit il y a 6 mois, POUVOIRS MAGAZINE sous la plume de Loic Damas annonçait preuve et argument à l’appui, tout ce qui nous arrive. Mais la grosse intelligence et la suffisance de la Fif et de ses acteurs ne pouvaient permettre de prêter attention à quoi que ce soit. Nous vous soumettons de nouveau l’article dans son authenticité.

À quelques mois de la compétition, des zones d’ombre subsistent dans la cohésion du groupe, ponctuées pas les cas Seko et Zaha, en plus d’un management illisible du sélectionneur Jean Louis Gasset. Autant d’interrogations qui présagent d’une issue irrémédiablement douloureuse en février prochain.

La dernière sortie médiatique de Nicolas Pépé a renforcé l’argument récurrent qui pointait du doigt l’état d’esprit des joueurs ivoiriens quand ils revêtent la tunique orange. L’attaquant niçois y affirmait sans ambages le manque de détermination, et l’absence de convergence collective du groupe éléphant, du moins lors des dernières compétitions. En déplorant par la suite le statut de géant de papier que constitue désormais la Côte d’Ivoire. Une équipe inconstante sans âme ni identité réelle qui n’effraie plus personne et dont l’éternel sort repose sur les exploits sporadiques des attaquants. Ces éclairs de génie inconstants à l’instar du délestage qui sévit dans nos ménages.

3 à 0. Un pays organisateur d’une compétition majeure qui subit une défaite aussi cinglante en phase de préparation est un fait assez rarissime. Avec en prime une motivation inexistante qui soulève bien d’inquiétudes. Mais à y voir de plus près, ce résultat est symptomatique d’une impréparation évidente qui vient sacrer l’incapacité des dirigeants à mettre en œuvre une politique cohérente de développement du football ivoirien. La léthargie structurelle et l’absence de vision à long terme  lève un peu plus le voile sur cette déconvenue zambienne. Car il ne faut pas se leurrer, la résultante de ce déclassement est loin d’être anecdotique et tire sa source dans le crépuscule de la génération dorée.

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Il n’y a qu’en terre d’Eburnie où les bons exemples sont relégués aux oubliettes. Ainsi, il paraît fondamental de se poser cette question : Comment arrive -t-on à émerveiller le monde entier avec une génération de footballeurs exceptionnels pour sombrer ensuite dans la bricole? Les académiciens et l’étoile Drogba ont mené la Côte d’Ivoire au firmament du football mondial. Et depuis, plus rien. La fulgurance de la CAN 2015 n’était que la main qui cachait le soleil. Les échecs répétés aux précédentes coupes d’Afrique et coupes du monde, l’absence des sélections jeunes à toutes les compétitions en disent long sur l’état actuel de notre football.

Face à cette hécatombe, la réponse de la fédération stipulait qu’il n’y avait aucune crise en vue, et que tout rentrerait dans l’ordre. Dans le fond, cela dénotait d’une incapacité à penser et à concevoir le football dans sa dimension philosophique, technique et sociologique. Préférant surfer sur la vague des binationaux en lieu et place d’un travail lucide et alerte en amont.

Pénurie de bons joueurs ? Et pourtant le terreau n’est frappé d’aucune infertilité, bien au contraire. Le vivier profuse de talents brutes de coffrages qui ne demandent qu’à être polis, construits et structurés comme l’ont été ces gamins de M’pouto il y a une trentaine d’années. Ces enfants frêles mal classés socialement à qui beaucoup promettait un destin de “gnambros”, mais qui ont éclaboussé le monde entier par leurs talents. Était-ce un miracle ou un mirage? La Côte d’Ivoire serait-elle incapable de reformer ces footballeurs d’élites? Les compétences existent encore?

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Imaginer qu’une coupe d’Afrique des nations, puisse se gagner par une génération spontanée est soit de l’ignorance ou de la cécité dénuée de réalisme. Logiquement, l’ossature actuelle de l’équipe nationale devrait être constituée en partie par les anciens U17 de Kamara Ibrahim, et les U23 de Souhalio Haidara qui en l’occurrence pratiquait un jeu assez cohérent. Seulement, les gestionnaires de la maison de verre de Treichville se sont vautrés dans la trouvaille du moment, la course effrénée vers les binationaux. Ces joueurs éconduits, certainement moyens dont les autres ne voulaient pas. Qui rythment par leurs caprices incessants la vie du groupe ivoire.

En plus de ces sénateurs dont l’ancienneté confère une position totémique que personne n’ose remettre en question. Mêler à cela un énième sélectionneur prestataire qui vient s’embourber dans cette impéritie, on peut aisément prédire une campagne désastreuse pour nos pachydermes. Mais au final, et si une désillusion s’avérait salutaire pour une réelle refonte de notre football ? Une défaite douloureuse certes mais qui jetterait le pavé dans la marre, pour qu’adviennent des résolutions salutaires pour l’avenir.

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Les grandes victoires trouvent leurs racines dans la continuité du labeur. Dans un processus rigoureux qui convoque l’expertise, réfute la complaisance et sanctionne l’incompétence. Ça n’est aucunement le fruit du hasard. Une pléthore de professionnels ne fait pas une équipe, il en faut plus. Loin de nous l’idée de jeter en pâture la sélection nationale en jouant les oiseaux de mauvaises augures, mais les signaux d’une douche froide sont visibles pour celui qui se dépouille de son patriotisme pour lire la chronologie des évènements en toute objectivité.

Pour ce qu’il en reste, il faudra se renouveler. L’union sacrée réclamée à cor et à cris par la FIF doit se faire dans la concertation. Dans la volonté de tenir compte des critiques, sans mépris ni condescendance. Osons tout de même espérer qu’au soir du 11 février 2024 les éléphants déjoueront les pronostics; Équation pour le moins peu probable au vue du factuel.

LOÏC Damas

 Pouvoirs Magazine

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