On l’avait connue sur les scènes intimistes d’Abidjan, avec cette voix chaude, ample, profondément humaine, qui ne cherche pas l’effet mais qui touche.
Riad Matitia, chanteuse en 2005 à Star karoké qui a marqué de milliers d’Ivoiriens. Pédagogue et amoureuse des musiques de l’âme, est là aujourd’hui sous un jour à la fois attendu et surprenant.
Le 05 juillet prochain, elle signera la première édition de JazzAfrica Night by Khalil Riad — un concert-laboratoire aux accents de lancement et de renaissance. Cette soirée unique marquera le début d’un rendez-vous annuel, dédié à la valorisation des talents afrodescendants. Et à la transmission vivante des patrimoines musicaux du continent.
Une voix en renaissance
Riad Matita n’a jamais vraiment quitté la scène. Elle s’est retirée là où les vraies artistes se ressourcent : dans le travail, la transmission, le silence et l’écoute. À l’INSAAC, où elle donne aujourd’hui des cours de musique, elle a su transformer l’enseignement en passerelle vivante entre les générations. Entre les notes et les récits, entre l’Afrique d’hier, (Makeba, Naynaka) le monde des chanteuses à voix (Adèle, Nina Simone, Mariah, Whitney Houston… ) et celle qui s’invente.
Mais les gardiens du milieu, ceux qui savent, n’ont jamais cessé de croire en elle. Ils l’ont vue, l’entendent et l’attendent pour poser sa voix ici et là, s’entourer de musiciens choisis, affiner son expression. Et aujourd’hui, la promesse devient réalité.
Une équipe ciselée, entre excellence et complicité
Pour cette création musicale ambitieuse, Riad Matita s’est entourée de musiciens d’exception, chacun reconnu pour sa sensibilité, sa technicité et sa capacité à servir le collectif sans écraser l’intime.
Laurent Noah (Piano)
Pianiste arrangeur discret et raffiné camerounais basé en Côte d’ivoire, il est habitué des scènes jazz de la sous-région. Il apporte une harmonie fluide. Et une grande capacité d’écoute. Il a fait O’nel, Mary Adé, Joelle C.
Isaac Badiel (Basse)
Pilier rythmique scotché à Jaixi, Isaac Kemo, sa basse mélodieuse et enracinée donne une colonne vertébrale souple aux compositions.
Israel Boka (Batterie)
Auteur du dernier Ivoir Jazz Night avec Steve Gadd formé à l’école des meilleurs, c’est un batteur précis et créatif qui prépare lui même son prochain album. Il est capable de passer du jazz, swing au coupé-décalé avec élégance. Ca tombe bien, son maître est Paco, le maitre de Riad.
André Laourou (Trompette)
Souffleur au phrasé lyrique est un alchimiste du cuivre, entre jazz, afrobeat et musique de film. Riad choisira ce qu’elle veut.
Jean Marié Hua Koffi (Saxophone)
Figure respectée de la scène ivoirienne, il insuffle dans chaque note un supplément d’âme puisé dans le vécu et le souffle.
Une harpe-luth mandingue
Instrument rare aux vibrations profondes, elle apportera une dimension ancestrale, liant les mélodies actuelles aux racines ouest-africaines.
Hommage aux maîtres : Dez Gad, Paco Sery et sa grand-mère
Riad Matitia ne revient pas seule. Elle porte en elle l’héritage de géants qui ont marqué son parcours musical. Et Humain
Feu Dez Gad, légende disparue trop tôt, avec qui elle a aimé à l’art de chanter juste, mais surtout vrai, et de laisser les silences respirer. Pour lui Riad se fera instrument à corde détendu.
Paco Sery, mentor exigeant et bienveillant, lui a partager à entendre les rythmes du monde, à dialoguer avec eux, et à oser l’inattendu.
Ces deux figures l’ont formée, forgée, et inspirée. Ils seront présents en creux, dans chaque note, dans chaque regard échangé sur scène.
Enfin sa mère qui lui offert les tenues et retenues en dehors tout comme sur scène par de nombreuses heures de conseil. C’est elle qui porte le dernier album de Riad. « mi anouman »
JazzAfrica Night : un rendez-vous pour sentir, écouter, se souvenir et danser
À travers des morceaux originaux extraits de son prochain album, des standards revisités et des relectures de classiques africains, Riad Matitia célèbre un art de vivre musical : sensible, enraciné, élégant.
Une soirée immersive et mémorable, conçue non comme un spectacle figé. Mais comme une communion douce, une rencontre vibrante entre musiciens, publics et héritages sonores.
Première note d’un futur rituel musical.
Première lumière sur un retour attendu.
Riad Matitia chante. Et le silence l’écoute dans « I love you so » sorti le 28 juin 2024 en collaboration de Paco Séry. Dans « Nouchi Jazz », « Mi anouma » etc…ou dans « Anouhoumé » de Bailly Spinto avec un balafon et une trompette bouchée ou encore…….
AK
photo:dr
POUVOIRS MAGAZINE