Après l’hommage, Paco Sery dit un mot

11 mois

Paco Sery n’a malheureusement pas pu effectuer le déplacement de Paris à Abidjan. Mais il a été informé de l’hommage rendu par ses enfants et ses jeunes frères. Il revient via internet sur cette situation et nous parle de ses émotions.

Vous avez été informé de l’hommage qui vous a été rendu à Abidjan par Abijazz ?

Malheureusement, je n’ai pas pu être présent. C’est une question de calendrier. Ici, je suis extrêmement occupé. Et puis, tu sais, mon frère Rido Bayonne nous a quittés récemment au même moment (Ndlr: Rido est décédé le 27 novembre et l’hommage a eu lieu le surlendemain 29 novembre). C’est un moment difficile pour moi. Surtout que juste avant lui, il y a eu Quincy Jones, qui a aussi marqué ma vie. Je suis un peu sonné par tout cela.

Mais vous avez eu la chance de travailler avec Quincy Jones. Que pouvez-vous nous dire à son sujet ?

Quincy était un bosseur, un musicien exceptionnel. C’était un instrumentiste hors pair. Il avait une approche unique de la musique. Il savait parfaitement ce qu’il faisait, que ce soit avec des instruments ou dans l’organisation de ses projets. Travailler avec lui, c’était un véritable apprentissage. Un grand monsieur, vraiment.

Rido Bayonne a également beaucoup inspiré des musiciens, notamment des Africains.

Quel impact a-t-il eu sur vous ?

Rido a inspiré de nombreux musiciens africains. Il a été une source d’inspiration pour des artistes comme Étienne Mbappé, Michel Alibo et moi-même. Il chantait, c’est vrai, mais il a commencé par la batterie avec Les Bantous de la Capitale à Kinshasa. Avant de venir à Paris pour se consacrer à la basse. Il touchait à tout, il n’était pas limité à un seul instrument. À notre époque, on ne pouvait pas se contenter de jouer d’un seul instrument. Moi, par exemple, ma spécialité est la batterie. Mais je suis aussi capable de jouer de la sanza, de gratter quelques accords de guitare et de piano. Cela te permet de mieux comprendre la musique et de mieux travailler ensemble. C’est un travail collectif, après tout.

Certains Ivoiriens (surtout la jeune génération) ne savent que vous avez bossé avec de grands noms. A part Quincy et Rido Bayonne, pouvez-vous en citer…

J’ai bossé avec tous Salif, Marvine Gaye, Nina Simone, Jaco Pastorius, Joe Zawinul tous  mon gars je peux pas tous les citer.

Comment va votre fille ? Toujours passionnée par la batterie ?

Non, elle a un peu relâché la batterie et joue maintenant de la basse. Je te promets, ça cogne. Mais on attend, on verra comment elle évolue.

Et vous, quand comptez-vous venir à Abidjan ?

Je ne sais pas encore. J’ai plein de masterclass à dispenser pendant plusieurs mois. Une fois que tout cela sera terminé, je verrai. En attendant, salue tous les gars de ma part. Transmets-leur mon bonjour et remercie-les pour l’hommage. Les gosses ils cognent mais il faut qu’ils bossent dur. Je leur fais un coucou

Propos recueillis par

AK

photo:dr

POUVOIRS MAGAZINE

OPINIONS

DU MEME SUJET

Khalil Riad Matitia : la voix qui soigne et soulève au wafou ce 5 juillet

On l’avait connue sur les scènes intimistes d’Abidjan, avec cette voix chaude,

1er mai: 69 bougies pour Paco Séry

Joyeux anniversaire au grand Paco Séry ! 69 ans de passion, de