Lebanese-Ivorian architect Pierre Fakhoury, in charge of the construction of the new parliament and the presidential palace, delivers a speech 06 September 2007, during a visit with Ivory Coast President Laurent Gbagbo (not pictured) in the Ivorian political capital Yamoussoukro. The new parliament will replace the old parliament in Abidjan. AFP PHOTO / KAMBOU SIA

L’édifice Fakhoury perd une pierre précieuse

3 semaines

Dans le sillage des grandes œuvres, il y a souvent des présences discrètes, fidèles, solides. Des âmes en retrait, sans qui rien ne tiendrait vraiment.

Myriam Keïta était de celles-là. Elle s’est éteinte le lundi 16 juin 2025 à Paris, après un long combat contre la maladie, laissant derrière elle un vide que ni les mots ni les monuments ne sauraient combler.

Depuis plus de vingt ans, elle fut bien plus qu’une assistante auprès de l’architecte Pierre Fakhoury. Elle fut une complice silencieuse, un soutien quotidien, une alliée précieuse dans l’ombre des grandes décisions. Dans l’univers rigoureux, presque sacré, de la création architecturale, elle incarnait l’humanité essentielle, la stabilité invisible, le cœur battant d’un écosystème voué à l’exigence.

Pierre Fakhoury, dont l’œuvre la plus emblématique — la basilique Notre-Dame de la Paix de Yamoussoukro — fut commandée par le président Houphouët-Boigny comme un acte de foi, savait ce que signifiait se dévouer à une cause. Et Myriam Keïta partageait cette même exigence silencieuse, ce même dévouement profond à ce qui dépasse l’individu. Ce n’est pas un hasard si elle a traversé tant d’années aux côtés d’un homme dont la vision imposait rigueur, loyauté, et fidélité absolue à l’idée, à la parole donnée, à l’œuvre à accomplir.

un sourire à jamais éteint

Née à Niamey, Myriam avait choisi la Côte d’Ivoire comme terre d’ancrage.

Elle y avait semé douceur, professionnalisme, bonté. Pour les collaborateurs du groupe PFO, elle était plus qu’une collègue : elle était mémoire vivante, repère moral, souffle rassurant dans les tempêtes. Elle tenait les agendas, oui. Mais elle tenait aussi les cœurs. Dans le silence des couloirs, dans l’ombre des bureaux, elle était le lien, la lumière douce qui veillait sur l’humain dans la mécanique parfois brute du monde professionnel.

Son départ touche Pierre Fakhoury au plus intime. Ce n’est pas seulement la perte d’une collaboratrice de haut niveau. C’est la disparition d’une voix feutrée, d’un regard complice, d’un relais fidèle dans le tumulte des chantiers. Et des grandes entreprises humaines. Elle portait l’esprit du groupe comme on porte une mission : avec discrétion, mais avec une force inébranlable.

Myriam Keïta, c’était cette présence qui, sans jamais chercher à briller, éclairait tout autour d’elle. Elle était à l’image de cette architecture de l’âme dont parle parfois Fakhoury : invisible, mais fondatrice. Et dans la douleur silencieuse qui traverse aujourd’hui le bureau du maître d’œuvre, c’est peut-être la certitude d’avoir perdu une sœur d’engagement. Une colonne intérieure, une alliée du cœur.

Qu’elle repose en paix, dans cette lumière éternelle qu’elle a su faire rayonner autour d’elle, jusqu’à son dernier souffle.

ETHAN GNOGBO

photos:dr

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