Alors que la question de l’identité et de la participation électorale continue de diviser, Tidjane Thiam prend la parole avec fermeté.
Dans une déclaration marquée par la clarté et la conviction, il défend le droit de chaque Ivoirien à voter et dénonce les tentatives d’exclusion. Revenant sur son parcours, ses engagements pour la Côte d’Ivoire et les attaques sur sa nationalité, il interpelle : « Il ne faut pas prendre les Ivoiriens pour des idiots. » Une prise de position qui relance le débat sur la citoyenneté, la mémoire collective et le respect des droits fondamentaux.
Il est essentiel que le maximum d’Ivoiriens puissent s’exprimer librement, c’est-à-dire qu’ils puissent voter sans obstacle injuste.
La récente opération d’enrôlement a été un succès, mais elle doit être renforcée par une nouvelle phase avant l’élection.
Des centaines de milliers d’Ivoiriennes et d’Ivoiriens ont dépensé de l’argent pour obtenir leurs pièces, dans l’espoir de voter.
Aujourd’hui, on tente d’empêcher ces citoyens engagés de voter, alors qu’ils veulent simplement exercer leur droit fondamental.
Il faut leur permettre d’exprimer leur choix dans les urnes, car c’est leur droit, le plus absolu, incontestable.
Le message que je porte est simple, clair, et mérite d’être retenu, partagé, répété sans hésitation dans tout le pays.
Ce message tient en une seule phrase, et je vous invite à la graver dans vos mémoires pour toujours.
Il ne faut pas prendre les Ivoiriens pour des idiots. Nous ne sommes pas des idiots, loin de là.
On raconte que je ne suis plus Ivoirien depuis 1987, une rumeur infondée qu’il faut absolument déconstruire.
En 1994 et 1995, je travaillais pour sauver Ciprel du délestage. Est-ce que je n’étais pas Ivoirien ?
Quand j’ai conçu, négocié, et mis en œuvre l’aéroport d’Abidjan, est-ce que j’étais étranger à mon pays ?
Quand j’ai été ministre de la République, investi pour la nation, suis-je devenu Ivoirien juste pour la fonction ?
Il ne faut pas prendre les Ivoiriens pour des idiots. Ce peuple comprend tout, observe tout, et retiendra tout.
Quand nous parlions d’Indice de Développement Humain, on nous a répondu : « on s’en fout », sans aucune considération.
Aujourd’hui, après quelques progrès, on nous dit que c’est désormais une priorité nationale, presque sacrée, au cœur des débats.
Cela montre à quel point les Ivoiriens savent évaluer le discours politique et détecter les incohérences dans le temps.
Il est temps d’arrêter la manipulation, les manœuvres d’exclusion et les discours qui infantilisent notre peuple souverain.
Je crois profondément en l’intelligence collective des Ivoiriens et en leur capacité à faire des choix responsables.
Il ne faut pas prendre les Ivoiriens pour des idiots. Ils veulent voter, choisir, construire l’avenir de ce pays.
Et nous devons les écouter, les respecter, et leur permettre de participer pleinement à la vie démocratique nationale.
ETHAN GNOGBO
photo:dr
POUVOIRS MAGAZINE