Blaise Lasm, cadre du PPA-CI dans la région des Grands Ponts, est connu pour sa répartie, sa précision, sa rigueur.
Il allie illustration efficace, conviction tranchante et parfaite maîtrise de la dérision dans les débats politiques souvent tendus.
« Ce qu’on reproche à la CEI, c’est le non-respect flagrant du droit électoral, clairement inscrit dans le code.
L’article 6 du Code électoral exige une révision annuelle de la liste électorale. La CEI refuse catégoriquement de l’appliquer.
Son président, Kuibiert, et le RHDP partagent les mêmes discours. Ils s’opposent à toute remise en cause du système électoral.
Ils veulent maintenir une liste truffée d’irrégularités : des femmes avec 500 enfants, des enfants plus âgés que leurs parents.
Nous exigeons d’assainir les règles du jeu pour éviter un autre drame, un autre basculement de notre pays dans le chaos.
En 2010, un président de la CEI, issu de l’opposition, avait officiellement reconnu son incapacité à proclamer les résultats.
Il avait écrit au Conseil constitutionnel, évoquant un “délai de carence”, et affirmant qu’il se déchargeait de cette responsabilité.
Le lendemain, on le retrouve à l’hôtel du Golf, quartier général d’un candidat, proclamant celui-ci vainqueur sans base légale.
C’est ce que nous ne voulons plus vivre. C’est cela qui a entraîné la mort de plus de 3 000 Ivoiriens.
Nous devons prévenir l’irréparable. Il faut restaurer la confiance dans les institutions pour éviter que l’histoire ne se répète. »
ETHAN GNOGBO
photo:dr
POUVOIRS MAGAZINE