Vincent Toh Bi: « la Cei et la constitution …. »

4 semaines

Vincent Toh Bi, candidat à la présidentielle d’octobre 2025, réagit :

« Il y a plus de 4,5 millions d’Ivoiriens qui ne votent pas. Ce désintérêt vient de plusieurs facteurs : la désillusion politique, la trop grande personnalisation des rôles, la violence des attentes, les difficultés liées à la technologie électorale, et les défaillances logistiques.

Malgré la puissance des partis politiques, pourtant bien structurés, aucun ne parvient à capter cet électorat silencieux. Ils n’ont pas l’assentiment populaire. Le taux de participation à la dernière présidentielle était de seulement 37 %. C’est faible. Très faible.

Si ces partis étaient réellement forts, ils auraient su créer de l’enthousiasme, comme on le voit dans d’autres pays. Ce n’est pas le cas ici. Notre population électorale est faible et désengagée.

La Constitution, quant à elle, pose problème.

Elle contient des articles ambigus, ouverts à interprétation. Or, ce flou juridique est dangereux pour la stabilité. Il est impératif de réviser la Constitution pour en retirer tout ce qui pourrait être source de conflit. Il y a 20 ans, ces interprétations biaisées ont conduit à la marginalisation de certains candidats. Et voilà qu’en 2025, on remet ça !

La question de la limitation d’âge ne me paraît pas prioritaire. Le vrai problème, c’est la limitation du nombre de mandats. Le pouvoir use, le pouvoir épuise. Dans la majorité des pays, les Constitutions prévoient une alternance pour garantir une certaine fraîcheur politique, un renouvellement.

Quant à la CEI, elle continue de susciter la polémique. Et à partir du moment où une institution devient un objet constant de suspicion, il faut se poser la vraie question : Faut-il la maintenir en l’état ?

Ce n’est pas une question de personnes : ni le président Kuibiert, ni les membres actuels ne sont en cause individuellement. C’est l’histoire même de la CEI qui est entachée de méfiance. Elle est devenue le symbole d’un manque de consensus entre les acteurs politiques. Cela doit changer. »

Propos retranscrits par

ETHAN GNOGBO

photo:dr

POUVOIRS MAGAZINE

OPINIONS

DU MEME SUJET

L’alphabet de la haine: quand l’école apprend à écrire des menaces de mort

La lettre sur laquelle s’appuie l’édito de cette semaine n’est pas le

Blanchiment: ce pays pointé du doigt

La Côte d’Ivoire vient d’être officiellement inscrite sur la liste européenne des