Un 27 mai à Anyama, une fusée naît, crampons aux pieds, destinée à dribbler le monde entier.
L’enfant de l’ASEC, formé par Guillou, portait déjà dans ses jambes l’avenir de la Côte d’Ivoire.
De Toumodi à Beveren, ses crochets faisaient tomber les défenseurs comme feuilles sous l’orage ivoirien, imprévisibles et tranchants.
Au Mans, il électrise la Ligue 1, provoque, percute, enflamme les stades français avec un sourire en contre-attaque.
À Lille, il devient roi des ailes, buteur de glace, artisan du doublé historique, Gervais devient Gervinho pour de bon.
Arsenal l’attire, l’Angleterre découvre ce funambule africain, imprévisible et volcanique, toujours entre carton rouge et coup d’éclat.
Sous Rudi Garcia, Rome s’ouvre à lui, il devient gladiateur, flèche noire sur les pelouses italiennes, insaisissable et décisif.
Puis la Chine, l’or, les millions, mais Gervinho reste Gervinho : provocateur, rapide, intenable comme le vent de l’Attiéké.
À Parme, il ressuscite, dribble trois fois la vieillesse.
Marque à la Juve, offre des victoires sans prévenir, flamboyant encore.
Il a marqué face à l’Inter, dansé face à Cagliari, explosé contre Empoli, blessé mais jamais brisé, toujours debout.
Même en Grèce, à l’Aris, l’homme aux dreadlocks fait des appels que seuls les oracles hellènes pouvaient lire d’avance.
Avec la Côte d’Ivoire, c’est une légende : Jeux olympiques, CAN 2012, Mondial 2010, héros parfois malheureux, jamais absent.
Finale perdue, tirs au but maudits, mais une place dans l’équipe type : respect de tout un continent à jamais.
Aujourd’hui, à trente-huit ans, il reste ce feu follet, cette énigme, ce sourire vif-argent qui électrisait les stades pleins.
Gervinho, c’est un tempo unique, des appuis de félin, une manière de jouer que personne n’a su copier.
Le foot n’est pas qu’un sport, avec lui, c’est un poème, une course libre entre rêve et instinct brut.
Bon anniversaire à toi, maestro du déséquilibre, roi des espaces, artiste sans gomme, toujours en mouvement, même à l’arrêt.
Que cette journée te rappelle que le ballon t’aime encore, que nous aussi, et que ton nom reste vivant.
DESIRE THEA
photo:dr
POUVOIRS MAGAZINE