Aujourd’hui, 16 avril, Désiré Coffi Gadeau, que tous appelaient Dez Gad, aurait soufflé ses 70 bougies.
Guitariste hors pair, homme élégant, jazzophile éclairé, il a tiré sa révérence un certain 30 avril, jour même de la Journée mondiale du Jazz. Une coïncidence frappante, presque symbolique, pour cet amoureux du groove et des cordes bien placées.
Né le 16 avril 1955 à 12h30, à l’hôpital annexe de Treichville, il grandit entre Abidjan et Bingerville, où il découvre la guitare. Dès ses 15 ans, il se produit déjà au Collège de Cocody, sur invitation de Mel Théodore. Hyperactif, curieux, il touche aussi au théâtre, héritage naturel d’un père, Coffi Gadeau, comédien et dramaturge de renom.
Envoyé par son père au lycée Saint-Viateur de Bouaké, il intègre l’orchestre de l’établissement et ne tarde pas à s’y imposer
. Plus tard, à Paris, un son dans une boutique le happe : c’est George Benson. Il achète l’album, s’en inspire, et décide de consacrer sa vie à la guitare. Des heures d’entraînement, des sacrifices, des choix : Dez voulait jouer avec grâce, et il y est arrivé.
À Paris toujours, il rencontre Henriette, qui deviendra son épouse. Ensemble, ils auront Stella, Maurane et deux garçons. Stella est aujourd’hui commissaire générale de l’Émoi du Jazz, et Maurane, une voix habitée, trace un chemin dans le blues.
Dez Gad nous a laissé deux albums. Le premier, First Experience, avec le mythique Joe Will, reste un classique. Le second, arrangé par Laurent Noah, est une déclaration d’amour au jazz. Trois concerts mythiques restent en mémoire : Hit-Parade, Collège de Cocody, et le Centre culturel français, devenu Institut français

Ce 16 avril, Pouvoirs Magazine lui rend hommage.
Jazzophile ou pas, ayons tous une pensée forte pour Dez Gad.
Un musicien, un passionné, un pionnier.
Un homme de jazz, un homme de cœur.
ALEX KIPRE
photo:dr
POUVOIRS MAGAZINE