250 morts chaque jour en Côte d’Ivoire : une urgence sur la santé et l’équité

2 mois

La Côte d’Ivoire, malgré sa croissance économique, fait face à des défis majeurs en matière de santé publique et d’inégalités sociales.

Selon Tidjane Thiam, la situation sanitaire en Côte d’Ivoire est alarmante, avec des données frappantes. Chaque jour, 250 Ivoiriens meurent prématurément, un bilan tragique qui soulève des questions profondes sur la gestion de la santé et des inégalités qui frappent le pays.

Comment expliquer cet écart de neuf ans d’espérance de vie entre la Côte d’Ivoire et le Sénégal, pourtant comparable économiquement ? L’énigme réside dans l’incapacité de générer une croissance véritablement équitable.

Et dans la priorité donnée à des secteurs vitaux comme la santé et l’éducation. À travers cette analyse, il faut revenir sur les causes de ce drame quotidien. Et sur les solutions nécessaires pour inverser cette tendance.

L’impact des inégalités socio-économiques sur la santé publique :


Le Pib par tête de la Côte d’Ivoire est supérieur à celui du Sénégal de 50%. Pourtant, l’espérance de vie en Côte d’Ivoire est bien plus basse, frôlant les 59 ans contre 68 ans pour le Sénégal. Cela fait un écart de neuf années, qui se traduit par 93 000 morts supplémentaires chaque année.

En d’autres termes, 250 Ivoiriens meurent chaque jour de causes évitables. Ce paradoxe entre croissance économique et santé publique révèle un problème fondamental. Celui de l’inégalité d’accès aux soins de santé et un système de santé publique défaillant.

Les racines profondes des inégalités sanitaires :
L’un des principaux facteurs expliquant cette disparité réside dans l’absence de développement équitable. Le pays a certes connu une croissance importante.

Mais elle n’a pas été accompagnée par une redistribution équitable des ressources, en particulier dans les secteurs cruciaux comme la santé et l’éducation. Les hôpitaux publics sont surchargés, le manque de médicaments. Et la mauvaise qualité des infrastructures sont des problèmes récurrents. Ce sont ces inégalités d’accès aux soins qui expliquent la faible espérance de vie et l’augmentation des morts prématurées.

Le rôle des politiques publiques dans la réduction des inégalités :


Pour renverser cette tendance dramatique, il est impératif que la Côte d’Ivoire adopte des réformes significatives dans la santé publique et l’éducation.

Thiam souligne l’importance de ces deux secteurs comme piliers du capital humain, essentiels pour le développement durable et le bien-être de la population.

Des investissements massifs doivent être réalisés dans les infrastructures de santé, l’amélioration de la formation des professionnels et l’accès aux soins pour les populations rurales et les plus démunies.

Les leçons à tirer d’autres pays africains :
L’alternance pacifique observée au Ghana et au Sénégal a montré que des changements politiques peuvent permettre des avancées significatives dans des domaines aussi cruciaux que la santé publique.

La Côte d’Ivoire a encore du chemin à parcourir pour rejoindre ces modèles de gouvernance. L’enjeu est de parvenir à une démocratie où les dirigeants sont jugés sur leurs résultats en matière de justice sociale et d’équité.

La situation sanitaire en Côte d’Ivoire est critique. La perte de 250 vies par jour est une tragédie qui ne doit pas être ignorée. Il est temps que les dirigeants ivoiriens se penchent sérieusement sur cette question. Car c’est dans l’amélioration du capital humain que réside la véritable clé du développement durable.

JULIEN BOUABRE

photo:dr

POUVOIRS MAGAZINE

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