Exclusion des anciennes têtes de file : Gbagbo, Soro, et Blé Goudé écartés pour des passés controversés »
En Côte d’Ivoire, trois opposants majeurs ont été exclus de la liste électorale pour la présidentielle d’octobre. Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé et Guillaume Soro, figures politiques anciennes du pays, n’y figurent pas. 2 Fescistes (soro & blé goudé) et leur parrain (Gbagbo) La Commission électorale indépendante (CEI) a expliqué cette exclusion par leurs condamnations judiciaires.
Laurent Gbagbo, l’ex-président et leader du PPA-CI, a pris en 2018 vingt ans de prison. Cette peine faisait suite à un verdict concernant l’attaque de la BCEAO. Toutefois, on a acquitté Gbagbo des charges de crimes liés à la crise de 2010-2011 par la Cour pénale internationale (CPI) en 2021. Charles Blé Goudé, ancien chef des Jeunes Patriotes et ex-allié de Gbagbo, se trouve dans une situation similaire.
Les partis politiques de ces trois personnalités, comme le PPA-CI et le MGC de Blé Goudé, ont réagi vivement. Ils dénoncent l’injustice de cette exclusion et exigent la réintégration de leurs leaders. Pour eux, la justice ivoirienne continue de peser sur Gbagbo et Blé Goudé, malgré leur acquittement par la CPI.
Guillaume Soro, ancien Premier ministre et leader du mouvement Générations et Peuples Solidaires (GPS), se trouve dans une situation de même nature. En dehors depuis 2019, il a vu son nom ôté de la liste électorale en raison de ses condamnations. Le président actuel, Alassane Ouattara, n’a jamais amnistié Soro malgré ses appels.
Simone Ehivet Gbagbo, l’ancienne Première Dame, n’a pas subi le même sort.
Amnistiée en 2018, elle figure sur la liste électorale. Cette différence d’approche souligne l’asymétrie dans le traitement des leaders politiques. Le gouvernement ivoirien, par l’intermédiaire de son porte-parole Amadou Coulibaly, a répondu que les questions relatives aux candidatures devaient être adressées à la CEI.
Les partis de l’opposition, de la Coalition pour l’alternance pacifique (CAP-CI), ont demandé un dialogue politique et une réforme électorale. Leur objectif est de garantir une élection présidentielle inclusive et transparente. Ils soutiennent particulièrement la réinscription de Blé Goudé et réclament une révision de la liste électorale avant le scrutin.
La CAP-CI, que dirige Tidjane Thiam, appelle également à une élection « apaisée » pour éviter les tensions qui pourraient découler de ces exclusions. Cependant, le gouvernement a déclaré que le dialogue politique était clos, malgré les nombreuses demandes d’ouverture.
Les critiques sur l’absence de Gbagbo, Soro et Blé Goudé sur la liste soulignent un conflit profond dans la politique ivoirienne. Ces exclusions mettent en lumière des divisions sur la manière de gérer l’histoire politique récente de la Côte d’Ivoire.
MARIE GNIALET
photo:dr
POUVOIRS MAGAZINE