En Côte d’Ivoire, la course présidentielle s’engage dans un climat incertain, avec de nombreuses inconnues à huit mois du scrutin.
Plusieurs partis n’ont pas encore choisi leur candidat, et certains prétendants sont inéligibles à cause de condamnations judiciaires liées à la crise de 2010-2011. Parmi ces candidats figurent Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé, et Guillaume Soro, tous trois inéligibles, mais leur ambition reste intacte.
Le président sortant, Alassane Ouattara, entretient le suspense concernant sa candidature pour un quatrième mandat. Bien qu’il n’ait pas encore pris de décision, de nombreux militants lui demandent de se représenter. Lors d’une déclaration le 9 janvier, il a exprimé son désir de continuer à servir son pays, tout en mentionnant que son parti avait plusieurs dauphins potentiels.
Le 8 février, Laurent Gbagbo, Jean-Louis Billon et d’autres figures politiques ont lancé leurs campagnes respectives.
Gbagbo, président du PPA-CI, a appelé à l’arrêt des « micmacs » politiques en haut lieu et exige une amnistie pour pouvoir se présenter. Le même jour, Tidjane Thiam, président du PDCI, a poursuivi sa campagne à Yamoussoukro, tout en affrontant une polémique concernant sa double nationalité.
La question de la révision des listes électorales divise également la classe politique. Le président de la CEI, Ibrahime Coulibaly-Kuibiert, a affirmé que la révision pourrait se faire après le vote, contrairement aux révisions précédentes. Cette déclaration a suscité une vive opposition, notamment après le limogeage d’Antoine Adou, conseiller spécial de la CEI.
Enfin, la tension politique est palpable, comme en témoigne un incident au siège du PPA-CI, où six hommes se sont fait évacuer. Ceux-ci étaient en réalité des policiers et gendarmes en civil, venus perturber la conférence de presse. Le climat politique reste donc tendu, à l’approche de la présidentielle d’octobre.
ETHAN GNOGBO
photo:dr
POUVOIRS MAGAZINE