28 janvier: Boda, la Côte d’Ivoire perd un sénateur par assassinat

2 mois

Le 28 janvier marque la commémoration de l’assassinat tragique du sénateur Victor Biaka Boda en 1950.

Dans la nuit du 27 au 28 janvier 1950, Victor Biaka Boda, sénateur et leader radical du RDA, quitte Yamoussoukro. En route pour Gagnoa, sa voiture tombe en panne à Bouaflé, où il cherche refuge. Cette nuit-là, des supplétifs syriens de l’armée coloniale française l’enlève mystérieusement. Il subit une torture violente.

On découvrira son corps décapité quelques heures plus tard dans une clairière près de Bouaflé. Il est suspendu à une branche d’arbre. On l’identifiera grâce à des objets personnels retrouvés sur lui, et on le déclarera formellement mort trois ans plus tard, en mars 1953.

L’assassinat de Biaka Boda marque un tournant dans la lutte pour l’indépendance de la Côte d’Ivoire. Quelques heures après sa disparition, des colons ouvrent le feu à Dimbokro, tuant treize manifestants. Ce massacre incarne la répression violente contre ceux qui résistaient à la domination coloniale.

Victor Biaka Boda, un homme d’honneur et de courage, se fait honorer à Gagnoa, où un stade porte son nom. Sénateur élu en 1948, il fut un fervent défenseur de l’émancipation africaine. Son engagement a inspiré de nombreuses générations de militants.

L’indépendance de la Côte d’Ivoire, proclamée le 7 août 1960, se solde par des accords de coopération avec la France. Héritage des tensions liées à la résistance de figures comme Biaka Boda.

Mais les détracteurs de Félix Houphouët-Boigny le soupçonne d’ y être pour quelque chose dans cette disparition.

Son assassinat symbolise l’acharnement colonial contre les pionniers de l’indépendance africaine.

Victor Biaka Boda, né en 1913 à Dahiépa, a consacré sa vie à la médecine et à la politique. Son sacrifice reste un moment clé de l’histoire ivoirienne.

Victor Biaka Boda, né le 25 février 1913 à Dahiépa, est une figure marquante de la lutte anticoloniale en Côte d’Ivoire. Fils d’une famille de chefs traditionnels, il perd ses parents à un jeune âge et est élevé par ses grands-parents.

Il débute son parcours scolaire en 1920 à Gagnoa et poursuit ses études à l’École primaire supérieure de Bingerville, avant d’obtenir son diplôme de médecin en 1936 à l’École de médecine de Dakar. Il exerce à Nzérékoré, en Guinée, avant de rejoindre le Rassemblement Démocratique Africain (RDA), militant activement pour l’émancipation de l’Afrique.

En 1947, Biaka Boda rentre en Côte d’Ivoire et devient sénateur du PDCI-RDA en 1948. Il siège à l’Assemblée nationale française et mène une lutte sans relâche contre la domination coloniale. Son engagement se renforce face à la répression coloniale, notamment lors des émeutes de 1949 et du massacre de Bouaflé en janvier 1950.

Le 21 janvier 1950, lors d’une fusillade à Bouaflé, on tue trois manifestants. Et arrête des centaines de militants du RDA dont onze décéderont en prison. Ces événements, tragiques et marquants, illustrent la détermination de Biaka Boda. Et de ses camarades à affronter la violence coloniale pour la liberté de la Côte d’Ivoire.

ETHAN GNOGBO

photo:dr

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