Le président sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, a annoncé la dissolution de l’Assemblée nationale.
Il a mis un terme à la cohabitation politique qui dominait son mandat. Cette décision, prise en réponse aux blocages répétés de la majorité parlementaire, intervient dans un contexte de vives tensions. Tensions entre le chef de l’État et les partisans de l’ancien président Macky Sall, majoritaires à l’Assemblée.
Fustigeant une « obstruction systématique » orchestrée par la majorité parlementaire, Faye a accusé ses adversaires de « ramer à contre-courant de la volonté populaire ». Et de bloquer toute initiative gouvernementale. Qualifiant l’Assemblée de « dernier avatar du régime déchu », le président a défendu sa décision comme nécessaire. L’objectif est de remettre le pays sur la voie des réformes promises.
Lors de son annonce, Faye a notamment critiqué l’échec du Parlement à soutenir plusieurs réformes clés. Telles que la suppression du Haut Conseil des collectivités territoriales et du Conseil économique, social et environnemental.
Ces institutions, jugées « superflues », représentent selon lui un fardeau financier insoutenable dans un contexte économique difficile. Pour Faye, la rationalisation des dépenses publiques est une priorité, une nécessité que la majorité parlementaire aurait ignorée.
L’opposition en colère
L’opposition dénonce cette dissolution. Elle y voit une tentative de museler le débat démocratique. Le groupe Benno Bokk Yaakaar, majoritaire à l’Assemblée, a critiqué « des agissements dignes d’une autre époque ». Et appelle les Sénégalais à faire bloc contre ce qu’il qualifie de « coup de force politique ». Leur message est clair : lors des prochaines élections législatives fixées au 17 novembre, ils entendent se battre pour préserver la démocratie sénégalaise.
Le président du groupe parlementaire, Abdou Mbow, a fait écho à ces critiques, évoquant la célèbre fable de Jean de La Fontaine. « La ruse la mieux ourdie peut nuire à son inventeur. » Pour lui, cette dissolution risque de se retourner contre Bassirou Diomaye Faye.
Un bras de fer à venir.
La dissolution de l’Assemblée prépare le terrain pour une bataille électorale acharnée. Alors que l’opposition se prépare à riposter, le président Faye semble résolu à se défaire des obstacles législatifs qui freinent son programme de réformes. Le bras de fer est engagé, et les prochaines élections s’annoncent décisives pour l’avenir politique du Sénégal.
Pendant ce temps, les défis économiques et sociaux auxquels le pays fait face, tels que les inondations dévastatrices dans d’autres régions de l’Afrique, continuent de peser lourdement.
ETHAN GNOGBO
photo:dr
POUVOIRS MAGAZINE