« La fin ne justifie pas les moyens, et je refuse de pactiser avec ceux qui y ont recours. » Cette déclaration incisive est signée Tidjane Thiam.
Président du Parti Démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), fraîchement revenu d’une tournée internationale incluant une étape en France.
Avec cette prise de position, Thiam ravive un débat politique national qui semble s’être éteint ces derniers temps. Il est clair que le Président Alassane Ouattara a, de manière peut-être inconsciente, étouffé les débats politiques en Côte d’Ivoire. Non en réprimant la liberté d’expression, bien que des lacunes subsistent, mais en vidant la politique de sa substance. Par l’absence de critiques substantielles. Est-ce dû à un manque d’inspiration chez les politiciens ou à une pression élevée de la part de ses adversaires ?
À ce jour, le seul à réellement défier le Président Ouattara est Tidjane Thiam. Ses interventions, en particulier sa récente critique de l’Indice de Développement Humain, mettent en difficulté ses principaux adversaires. Notamment le Rassemblement des Houphouëtistes pour la Paix (RHDP). En réponse, les contre-arguments de Touré Mamadou semblent peu convaincants.
Et les tentatives du Ministre Adjoumani Kobenan flirtent avec l’échec, révélant ainsi les faiblesses sous-jacentes du gouvernement.
Dans le camp de l’opposition, Laurent Gbagbo se concentre sur des affaires internes. Tandis que Blé Goudé, son ancien protégé et leader du Congrès de la Jeunesse Panafricaine (COJEP), essaie de maintenir une façade respectable après son retour de La Haye. Tout en évitant soigneusement toute rencontre avec Mme Masséré Touré-Koné, Secrétaire générale de la Présidence.
De son côté, Guillaume Soro explore les opportunités offertes par l’Alliance des États du Sahel. Naviguant entre Ouagadougou et Niamey pour partager son expérience en matière de rupture politique. Cependant, Thiam s’oppose fermement à cette approche de rapprochement opportuniste. Dans sa déclaration, il condamne l’adage selon lequel « la fin justifie les moyens », le liant directement à l’utilisation de la violence par Guillaume Soro. Qu’il soit juste ou non, en tant que chef rebelle et Premier ministre de 2002 à 2011.
Il est pertinent de rappeler que Guillaume Soro était autrefois un allié stratégique du PDCI dans la lutte contre Laurent Gbagbo. Un président confronté à une rébellion. Les alliances et les relations politiques évoluent avec le temps et les circonstances.
TAMA CESAR
photo: dr
POUVOIRS MAGAZINE