20 mars 2012-2024: Zadi Zaourou l’immortel

4 mois

2012-2024 : 12 ans que Bernard Zadi s’est tu. Depuis le 20 mars 2012, l’homme de livre n’a plus jamais écrit, plus jamais lu, ni vu, jamais plus.

Ce 20 mars 2012, je me trouvais au Salon du livre de Paris avec une délégation forte d’acteurs du milieu. Nous marchons dans les rues de ce pays dans une direction précise. L’un de ses acteurs m’invite à écrire un article sur Zadi Zaourou. Comme je n’ai pas un gros penchant pour les articles de commande, surtout quand la raison, la justification est discutable, je demande

-Pour quoi ?

-Aie ! Il est mort tu ne sais pas ?

Je marque une halte. La troupe poursuit sa marche. Ma tête se lève, mon cerveau bouillonne. Le ciel ne répond pas à mes appels. Il est plus gris que nature.

J’ai très mal à la tête je crois au départ. Puis c’est à la poitrine, ensuite il me semble que ce sont mes jambes qui renoncent à leurs promesses de me conduire où je veux/vais. D’ailleurs je ne sais plus où je vais, puisque je ne sais pas où je suis.

Comment peut un immortel mourir ?

Comment peut un homme si généreux, si bon, mourir après avoir confié son moi au livre, après avoir logé au creux de nos oreilles gourmandes l’espoir.

En 74 ans d’existence, il a eu à offrir, à distribuer, le savoir comme on partage le pain.

Alors je marchais dans Paris et les mots magiques et aventuriers de Zadi qui m’avaient fait hurler de plaisir défilaient en moi.

« C’est la mort qui sacre et consacre le héros », « la poésie est une danse sur place qui se meut et émeut», « C’est au nom de l’universel que l’on impose sa spécificité », « le corps est rancunier, il loge dans un coin de sa mémoire tout ce que vous lui faites subir et un jour, il vous tend l’addition de tant de supplices »

Le musicien avait fini de déposer en moi sa portion de partition, avait fini de donner sans jamais compter à des milliers d’Ivoiriens, d’étrangers, tous rassemblés dans la communauté du savoir. Il s’en était allé.

Allé après avoir lutté contre toutes les morts : le rappel à Dieu, l’ignorance, la paresse…

Zadi était agrippé au travail. Il aimait travailler.

Il a étudié à l’École normale William Ponty à Dakar, au Sénégal, où il a développé son intérêt pour la littérature et les arts. Il a ensuite poursuivi ses études à la Sorbonne à Paris, en France. À son retour en Côte d’Ivoire, il s’est impliqué dans le développement culturel et politique de son pays.

Eclatée, son œuvre littéraire comprend des pièces de théâtre, des romans, des recueils de poèmes et des essais. Il explore souvent des thèmes tels que l’identité africaine, la quête de liberté et les défis de la société postcoloniale. Parmi ses œuvres les plus connues, on peut citer des Fer de lance (1975), La tignasse (1978), Césaire entre deux cultures (1978)

Au fil des décennies, Zadi Zaourou a été reconnu comme l’un des écrivains majeurs de la littérature africaine francophone. Son travail continue d’influencer les générations d’écrivains africains et de contribuer à la compréhension et à l’appréciation de la culture africaine dans le monde

Outre ses réalisations dans le domaine littéraire, Zadi Zaourou a également occupé des postes politiques importants en Côte d’Ivoire. Il a notamment été ministre de la Culture et de la Francophonie dans le gouvernement de Bédié Aimé.

Comme il nous aurait, avec justesse, éclairé sur la Can, sur le PPA-CI, sur le cas Tidiane Thiam et le Pdci-Rda, sur l’autre candidature de Ouattara, sur le déguerpissement de Gesco, sur sur sur…….L’immortel s’est retiré un 20 mars.

AK

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