Le 4 novembre à 17h 30, le metteur en scène Moise Mary Koffi propose une écriture neuve de “le chant du cygne” pièce de théâtre qu’Anton Tchekhov (1860-1904) a écrit en une heure et cinq minutes.
L’Ivoirien Moise Mary Koffi qui a monté “En rencontrant Godot“, “Mélédouman” et bien d’autres pièces s’attaque au travail du dramaturge russe qui avait le talent de faire la radiographie de l’esprit humain.
Après en avoir présenté une version au Palais de la culture, une autre dans la salle Bitty Moro de l’Insaac, le metteur en scène ivoirien revient avec une nouvelle version inattendue s’autorisant une kyrielle d’aménagements.
Change, Gnamien, le partenaire de scène de le comédien principal Certain Kouassi qui désormais porte le nom de Rabbi Pi et joue avec Rosine, Kock à l’état civil. Le comédien Certain Kouassi est tenu de réussir le défi de ne pas juger son personnage, de presque le défendre malgré ses défauts.
Change aussi le décor qui se trouve être un bar désormais au lieu d’une éloge
Change encore l’acteur sonore avec l’introduction de deux guitares entièrement intégrées au spectacle qui revisitent les classiques ivoiriens des compositeurs importants de musique tels que Ernesto Djédjé, Jimmy Hyacinthe, John Kyffyz.
Le chant du cygne devient donc l’histoire d’une ancienne gloire du théâtre déçu et déchu par une une femme qui lui tint à peu près ce langage: “Je t’ai aimé pour le rôle que tu as joué et non pas pour le métier que tu exerces, parce que ce n’est pas un métier qui peut nourrir la famille. Avec un tel métier on ne peut pas bâtir un avenir”
L’homme connait une descente aux enfers. Il ne campe plus les premiers rôles mais jouent les personnages secondaires. Il se retrouve dans un bar raconte l’histoire de sa déchéance. Il rentre dans des profondeurs qui frise la démence.
Un personnage attachant complexe rempli de défauts qui s’entremêlent à des qualités pour servir un théâtre de la finesse, du non dit, de la psychologie maquillée d’un pessimisme.
Vivement conseillé.
POUVOIRS MAGAZINE
