Décédé le 10 juillet 2023 à 90 ans, le réalisateur de “Au nom du Christ”, Étalon de Yennenga au Fespaco en 1993 a reçu les hommages de son peuple N’Zima de Grand Bassam dont il est originaire. C’était ce samedi 12 août sur la place Abissa, en présence du roi, Sa Majesté Awoulae Amon Tanoé, d’autorités politiques ( la sénatrice Marie Irène Richmond Ahoua, le maire Moulot de Bassam) et des composantes du royaume N’Zima.
Jean-Baptiste Amichia, président de l’Association Abissa a salué la mémoire de l’illustre fils N’Zima qui était conseiller du roi. Il a annoncé la poursuite du projet de numérisation de l’œuvre du réalisateur qui devrait placer Gnoan M’Bala dans l’éternité. Cette cérémonie, a dit Jean-Baptiste Amichia, avait pour but de magnifier l’héritage qu’a laissé Gnoan M’Bala pour continuer à célébrer la tradition N’Zima. “La grandeur d’un homme se mesure à l’étendue de son influence.
Lorsque un Azanhoule est connu au delà de son clan maternel
Lorsque un Adahonlin est connu au delà de son clan paternel
Lorsque un bassamois est connu au delà du quartier France et de la ville de Grand Bassam . Lorsque un Nzima est connu au delà de la Côte d’Ivoire et du Ghana , lorsque l’œuvre d’un talentueux homme de culture est étudiée dans de nombreuses universités sur la planète . Nous ne pouvons que nous incliner devant son parcours. Pour nous a l’association Abissa il nous aura appris , entre autres la rigueur de la critique sociale comme mode de vie . En effet , notre aîné Gnoan Mballa était un maître de la critique sociale où tout ce qu’il défendait et magnifiait s’appuyait sur des faits et des éléments palpables.
L’ouvrage « Grand Bassam , capitale médiévale est une illustration
Andagaman en est une autre .
A défaut de disposer de sa riche expérience de vie , Nous avions planifié de digitaliser son immense bibliothèque, pour que son savoir se transmette de générations en génération sans altération, le maître du temps en a décidé autrement, puisse sa famille, au delà de sa peine et de sa douleur de perdre un être cher lui permette de vivre dans la transmission de ces valeurs universelles dont il s’était fait l’apôtre. Cher aîné Gnoan Mballa, tous les membres de l’association Abissa te confient leur message de gratitude pour tous les dignitaires de l’Abissa qui t’ont précédé . Veillez sur la communauté pour qu’elle soit unie et solidaire. Que la terre de Bassam te soit légère et que si au son de l’edo gbole nous te voyons passer et danser nous ne soyons pas surpris.”, a déclaré le président du comité d’organisation de l’Abissa dans un discours apprécié.
Des amis et frères , les chansonniers, les tamtam, bref tout le peuple et les symboles culturels des N’Zima étaient de sortie ce samedi afin d’honorer dignement celui qui était un maître de la critique sociale du royaume.
Roger Gnoan M’Bala est né en 1941 à Grand Bassam (Côte d’Ivoire). Il fait ses études au Conservatoire indépendant du cinéma français, puis en Suède. De 1968 à 1978, il travaille comme assistant réalisateur, puis réalisateur à la Radio diffusion télévision ivoirienne où il signe plusieurs émissions de variété ou sportives. En 1972, son court métrage Amanié remporte le Tanit d’argent aux Journées cinématographiques de Carthage. En 1984, il réalise son premier long métrage, Ablakon. Mais c’est surtout Au nom du Christ (1993) qui assoit sa renommée. Le film remporte le prix jeunes au festival de Locarno (Suisse) et le Grand Prix “Yennenga” au Fespaco (Burkina Faso). Il est aussi reconnu pour ses autres films majeurs comme “Ablakon” en 1984, “Bouka” en 1988 , “Adanggaman” en 2000.
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