La présidentielle doit se tenir en octobre 2025. Alassane Ouattara ne s’est pas officiellement prononcé sur sa candidature à un nouveau mandat. Tidjane Thiam est lui candidat qui veut occuper le fauteuil de Ouattara.
Tidjane Thiam qui doit ravir la place à Alassane Ouattara, il y a trois jours lors de son intervention n’a pas tari d’éloges à l’endroit de Ouattara à qui il s’adressait : « J’aimerais ici avec votre permission évoquer une anecdote historique. Il m’est rapporté qu’au cours de votre séjour à l’hôtel du golf, vous aviez manifesté tant d’affections pour le couple Bédié. Que vous aviez le souci de les voir installer plus confortablement dans une villa proche de l’hôtel. Avec un meilleur confort ce qu’il refusa de faire. Ce geste affectueux dont témoignent ceux qui étaient au Golf avec vous est une preuve tangible parmi tant d’autres de votre attachement à votre aîné. Je ne voudrais donc pas manquer l’occasion que m’offre votre présence ici de vous dire encore une fois . »
ce n’est pas un péché de passer de la pommade dans le dos de son adversaire.
Ce propos reconnait des qualités au Président Ouattara. Il a le droit et ce n’est pas un péché de passer de la pommade dans le dos de son adversaire. Tout dépend de l’objectif.
Mais le faisant, le Président Tidjane Thiam valide et entérine un épisode que le Président Bédié lui-même a bien voulu étioler de la mémoire politique.
Quand l’équation politique a changé et que la rupture d’avec le Rdr est survenue, le Président Bédié a exprimé son regret de ce soutien. Lequel soutien intègre ce moment du golf et l’appel de Daoukro.
La reconnaissance de l’hôtel du Golf comme un espace républicain est donc sujette à interprétation en fonction des perspectives politiques. Et historiques aussi. Pour les partisans de Ouattara et Thiam n’en est pas un. En principe. Pour les partisans de Ouattara donc, l’hôtel du Golf peut être vu comme un symbole de légitimité démocratique. Et de résistance pacifique contre une tentative de maintien illégitime au pouvoir. Pour les opposants à Ouattara, ce qu’est censé être Thiam, héritier de Bédié cela est perçu différemment. C’est plutôt un symbole de division et d’ingérence. Un état illégitime soutenu par des rebelles dans un état.
Evoquer le Golf, c’est ne pas en faire une erreur et ne pas le regretter. En 2018, à Daoukro, dans une interview accordée à France 24, Bédié disait le contraire. Il n’est pas facile d’hériter d’un chef qui pèse lourd. Et on ne doit pas confondre transmission et transe de mission.
JULIEN BOUABRE
PHOTO/ DR
POUVOIRS MAGAZINE
