Entre promesses tenues et défis techniques, Abidjan poursuit sa mue urbaine. Trois grands échangeurs sortiront de terre à Cocody d’ici 2027.
Le ministre Amedé Kouakou salue un chantier symbole du dynamisme ivoirien et de la rigueur du partenariat nippon.
Sur le boulevard Germain Coffi Gadeau, autrefois appelé François Mitterrand, les engins ronflent sans relâche depuis de longs mois.
L’École de police, la Riviera 3 et la Palmeraie changent peu à peu de physionomie sous les marteaux des constructeurs japonais.
Ces ouvrages, inscrits dans le Projet de transport urbain d’Abidjan (PTUA), visent à fluidifier la circulation et réduire les embouteillages chroniques.
Le ministre de l’Équipement et de l’Entretien routier, Amedé Kouakou, a personnellement inspecté ces trois chantiers le 30 octobre dernier.
L’échangeur de l’École de police, locomotive du projet
Démarré le 19 juin 2023, ce chantier affiche déjà un impressionnant taux d’exécution de 68 % selon le coordonnateur Fousséni Diarrassouba.
Le pont de 170 mètres, conçu avec un tablier bi-caisson acier-béton, comportera six voies réparties équitablement entre les deux sens.
La livraison est fixée à août 2026, avec des contre-allées, rampes, appuis et culées déjà terminés à ce stade de l’avancement.
Le ministre a salué la précision et la rapidité d’exécution de ce projet, symbole d’un savoir-faire technique désormais reconnu.
À la Riviera Palmeraie, les travaux avancent à 61 % pour un pont de 266 mètres sur 21,6 mètres de largeur totale.
Trois voies par sens, un réaménagement complet du boulevard sur 715 mètres et des contre-allées complètent ce vaste ensemble.
La date de livraison, fixée au 1er juillet 2026, fait de ce site un point névralgique du futur réseau de circulation de Cocody.
Les ouvriers, majoritairement ivoiriens, s’activent jour et nuit pour respecter les délais et garantir la qualité promise.
Riviera 3 : quelques retards, mais un horizon clair
Le chantier de la Riviera 3 accuse un léger retard dû à des travaux connexes non prévus dans le calendrier initial.
Le pont, long de 221 mètres, sera identique dans sa conception aux deux autres ouvrages du projet.
Son taux d’exécution, évalué à 34,52 %, justifie une prolongation de dix mois avec une livraison désormais attendue pour janvier 2027.
Malgré ces ajustements, la coordination maintient la pression pour harmoniser les travaux et rattraper le temps perdu.
Un investissement colossal pour la mobilité urbaine
Financé à hauteur de 113 milliards de F CFA, le projet bénéficie du soutien décisif de la coopération japonaise (JICA).
L’État ivoirien contribue à hauteur de 42 milliards, affirmant son engagement en faveur d’une mobilité urbaine durable et inclusive.
Les entreprises Shimizu Corporation, Toa Corporation et JFE Engineering réalisent les ouvrages avec des normes techniques internationales.
Chaque site intégrera par ailleurs des aménagements dédiés au Bus Rapid Transit (BRT), futur axe Yopougon–Bingerville.
« Plus de 570 personnes travaillent sur ces chantiers, dont une majorité de jeunes Ivoiriens », s’est réjoui le ministre Amedé Kouakou.
Pour lui, ces infrastructures redéfiniront le visage de Cocody et marqueront une étape clé dans la modernisation du Grand Abidjan.
À terme, la capitale économique se dote de nouveaux poumons routiers pour mieux respirer, circuler et grandir sans congestion.
Entre expertise japonaise et volonté politique ivoirienne, la route vers 2026-2027 s’annonce comme celle du renouveau urbain.
JM AHOUSSY
photo:dr
POUVOIRS MAGAZINE
