Souleymane Cissé (Racing Club d’Abidjan) – “Yako à Kolo et Yaya Touré »

2 semaines

Président du Racing Club d’Abidjan, Souleymane Cissé revient sur le travail de formation mené au sein du club et sur la réflexion en cours avec Jean-Marc Guillou.

Il évoque ensuite avec émotion le décès du père de Yaya et Kolo Touré, saluant la place essentielle des pères dans la réussite des jeunes footballeurs, avant de rendre hommage à ses supporters de Yopougon.

Pouvoirs Magazine : Monsieur Cissé, le Racing Club d’Abidjan est en train de s’imposer comme une référence dans la formation des jeunes. Quelle est aujourd’hui votre vision de ce travail de fond ?

Souleymane Cissé :
Depuis plusieurs années, nous avons fait du Racing une véritable école de vie. Former un footballeur, c’est avant tout former un citoyen. Nous insistons beaucoup sur la discipline, l’humilité et le respect, autant que sur la performance sportive. Le football est une passion, mais il doit aussi être un vecteur d’éducation et d’opportunités. Quand je vois un jeune du Racing grandir, devenir un adulte équilibré, je me dis que nous avons accompli notre mission.

PM : Vous avez initié une cellule de réflexion avec Jean-Marc Guillou. Quel est l’objectif de cette collaboration ?

Souleymane Cissé :
Jean-Marc Guillou est un pionnier de la formation en Afrique. Sa méthode repose sur la compréhension du jeu, la liberté et la responsabilité du joueur. Ensemble, nous travaillons à renforcer notre modèle éducatif, en intégrant des valeurs humaines fortes à la formation technique. Cette cellule de réflexion nous aide à construire une continuité entre l’académie, le club professionnel et l’avenir de nos jeunes, pour que chaque joueur soit à la fois compétitif et équilibré. Nous voulons corriger les défaillances de notre football

PM: Vous évoquez souvent le rôle des pères dans la réussite des footballeurs. L’actualité vous touche particulièrement avec le décès du père de Yaya et Kolo, Mori Touré…

SC :
Oui, c’est une perte qui me touche et touche toutes les parties prenantes du foot ivoirien. Le père des frères Touré a joué un rôle essentiel dans la carrière de ses enfants : il les a soutenus, encadrés, encouragés à rester humbles et travailleurs. Sa disparition nous rappelle que derrière chaque grand joueur, il y a souvent un parent, un guide silencieux. J’adresse à Yaya, Kolo et à toute leur famille mes plus sincères condoléances. Le football ivoirien partage leur douleur.

PM: Vous parlez avec beaucoup d’affection de la figure paternelle. Vous-même, vous êtes perçu comme un second père par les jeunes du Racing…

SC :
(Rires) Oui, c’est vrai. Certains m’appellent même “Papa” ! C’est une grande responsabilité mais aussi une fierté. Ces jeunes viennent parfois de milieux difficiles. Mon rôle, c’est de les écouter, de les orienter, de leur montrer qu’ils ont de la valeur. Le football n’est pas seulement un rêve : c’est une école d’endurance et de caractère. J’essaie d’être ce repère qui les aide à ne pas se perdre sur le chemin de la réussite.

PM: Un mot sur vos supporters de Yopougon, particulièrement fidèles au Racing ?

SC :
Nos supporters de Yopougon sont formidables. Ils incarnent l’âme du club : passion, solidarité et persévérance. Leur soutien dépasse le cadre du stade. Ils sont là dans les moments difficiles, et leur ferveur nous pousse à aller plus loin. Le Racing, c’est Yopougon, c’est la famille, c’est le cœur de la ville qui bat pour ses enfants. Mais nous avons d’autres dans chacune des communes qui nous soutiennent

PM: Pour conclure, quel message souhaitez-vous adresser au public ivoirien ?

SC :
Je veux dire que le football, au-delà des victoires et des trophées, c’est une école de vie. Nous devons continuer à encourager la jeunesse, à soutenir les initiatives éducatives et à préserver nos valeurs. Et je redis toute ma compassion à la famille Touré : le père reste un guide éternel, même après son départ.

Propos recueillis par

DESIRE THEA
photo:dr
POUVOIRS MAGAZINE

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