Marchés émergents, frontières et développés :les valorisations boursières racontent une autre histoire

2 semaines

Dans un monde financier globalisé, les actions ne se valorisent plus seulement selon leur pays d’origine. Ratios P/E et perceptions des investisseurs révèlent des opportunités insoupçonnées, surtout sur les marchés émergents, souvent sous-estimés malgré des fondamentaux solides.

L’univers des marchés financiers n’est plus cloisonné entre développés, émergents et frontières. Dans les faits, les investisseurs mondiaux ajustent leurs allocations en fonction de données économiques réelles et de dynamiques industrielles concrètes, au-delà des étiquettes traditionnelles.

L’inflation maîtrisée et des politiques crédibles dans plusieurs économies émergentes les placent parfois devant des marchés développés en termes de potentiel de rendement. Les droits de douane appliqués sélectivement par certaines grandes puissances renforcent encore ce phénomène, faisant bouger des centaines de milliards de dollars d’un continent à l’autre.

Le ratio P/E, ou Price to Earnings, reste l’outil le plus répandu pour jauger la valorisation d’une action. Il indique combien les investisseurs sont prêts à payer pour chaque dollar de bénéfice. Selon MSCI, Singapour se distingue avec un P/E de 15,3, suivie de près par l’Europe et le Royaume-Uni à 15,9, puis par les marchés émergents hors Chine, également à 15,9.

À l’opposé, la Nouvelle-Zélande affiche un ratio astronomique de 101,4, plus de trois fois supérieur à celui des États-Unis.

Ces écarts reflètent à la fois des perceptions de risque, des attentes de croissance et la confiance des investisseurs.

Les chiffres confirment que les marchés émergents restent sous-évalués : leurs actions se négocient environ 30 % moins cher que celles des marchés développés et 40 % moins cher que les actions américaines. Les investisseurs patients peuvent donc y trouver des rendements attractifs, à condition de naviguer avec discernement dans ces environnements parfois volatils.

En conclusion, les marchés financiers globaux révèlent des divergences de valorisation qui ne peuvent plus être ignorées. Les ratios P/E offrent un outil de comparaison puissant, mais leur interprétation exige nuance et contexte. Pour ceux qui savent lire entre les lignes, la sous-évaluation des marchés émergents constitue une opportunité réelle, rappelant la sagesse de Warren Buffett : « L’investissement est l’art de faire de l’argent en dormant. »

CAMUS BOMISSO

photo:dr

POUVOIRS MAGAZINE

OPINIONS