Acquitté après des années à La Haye, Charles Blé Goudé revient à Guibéroua avec la sérénité de ceux que l’épreuve a transformés.
Autour de lui, l’amitié devient une force, la fidélité un acte de résistance.
De retour à Guibéroua, sa terre natale, Charles Blé Goudé apparaît plus apaisé. Mais aussi plus lucide sur la nature humaine. L’ancien détenu de la Cour pénale internationale, aujourd’hui à la tête du COJEP, mène une existence avec simplicité et gratitude.
Sa maison, construite par un groupe d’amis de longue date, symbolise cette loyauté qui traverse les tempêtes. Ces compagnons d’université ont pris sur eux de bâtir un refuge pour celui qu’ils considèrent comme un frère. Depuis sa libération, ils continuent de l’accompagner.
Démontrant que l’amitié véritable ne se nourrit pas d’intérêts, mais de fidélité silencieuse.
Dans un contexte politique souvent marqué par les ruptures et les calculs, cette solidarité tranche avec le cynisme ambiant. Charles Blé Goudé vit encore avec ses blessures : un compte bancaire bloqué, des accusations récurrentes, une exclusion du jeu électoral. Pourtant, il avance avec dignité, convaincu que la valeur d’un homme ne se mesure pas à ce qu’il possède, mais à ceux qui demeurent à ses côtés.
Engagé aux côtés de Simone Ehivet Gbagbo durant la présidentielle, il prône désormais une politique apaisée, fondée sur la conviction plutôt que la revanche. Son parcours rappelle qu’après la chute, certains se relèvent plus humains qu’avant.
Au-delà du personnage politique, c’est une leçon de vie qu’il incarne : celle d’un homme que l’épreuve n’a pas détruit, mais affermi. Entre reconnaissance et résistance, Blé Goudé offre à la Côte d’Ivoire un message simple et fort — dans la vallée, on reconnaît les vrais amis
FATEM CAMARA
photo:dr
POUVOIRS MAGAZINE
