Le Premier ministre Moussa Mara: 2 ans de prison

3 semaines

L’ex-chef du gouvernement malien écope de deux ans de prison, dont un avec sursis, pour avoir soutenu publiquement des détenus politiques.

On a condamné l’ancien Premier ministre Moussa Mara le lundi 27 octobre, à deux ans de prison. Dont un avec sursis, pour « atteinte au crédit de l’État » et « opposition à l’autorité légitime ». Cette décision du Pôle national de lutte contre la cybercriminalité de Bamako sanctionne un message publié sur les réseaux sociaux en faveur de prisonniers politiques.

On avait inculpé et écroué le 1er août 2025, Moussa Mara, qui dirigea le gouvernement malien entre 2014 et 2015. Il avait affirmé avoir rendu visite à plusieurs détenus d’opinion, auxquels il avait promis qu’ils « obtiendraient un jour justice ». Le parquet avait requis deux ans de prison, une peine qu’a confirmé le tribunal lors de l’audience.

En détention depuis trois mois, Moussa Mara a écouté calmement le verdict sans réagir. Son avocat, Mountaga Tall, a annoncé un possible appel, déclarant :

« Ce n’est pas fini. Nous allons nous concerter avec notre client avant toute décision. »

Cette condamnation s’inscrit dans un contexte politique particulièrement tendu au Mali. La junte militaire y dirige le pays depuis les coups d’État de 2020 et 2021. Les autorités ont multiplié les mesures restrictives contre la presse, les opposants et les organisations politiques. Désormais dissoutes par décret.

Depuis 2012, le Mali est plongé dans une crise sécuritaire profonde. Avec les attaques de groupes armés affiliés à Al-Qaida. Et à l’organisation État islamique. Les violences, mêlées à des rivalités communautaires et à la criminalité, ont fragilisé davantage un pays déjà en crise économique et institutionnelle.

Le chef de la junte, le général Assimi Goïta, s’était engagé à rendre le pouvoir aux civils au plus tard en mars 2024. Cependant, l’on n’a pas respecté ce calendrier. Et un nouveau décret lui a accordé un mandat présidentiel de cinq ans, renouvelable sans élection.

Cette affaire illustre la fermeture croissante de l’espace politique malien. Et la volonté du régime de faire taire toute voix dissidente, même parmi les anciens dirigeants du pays.

FATEM CAMARA

photo:dr

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