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Le 27 octobre 2023, le militant Jean-Yves Dibopieu s’éteignait, le même jour que l’animateur Baba Cool. Deux figures différentes, mais unies par un même amour pour la jeunesse ivoirienne.

Deux ans après, sa famille, ses camarades et ses proches se souviennent d’un homme de convictions, fidèle à ses idéaux jusqu’au bout.

Ce 27 octobre 2025 marque deux ans jour pour jour que Jean-Yves Dibopieu a tiré sa révérence. Il fut secrétaire général de la FESCI, membre fondateur de l’Alliance des Jeunes Patriotes sous la présidence de Laurent Gbagbo. Il fut encore président du mouvement ICON (Intégrité et Conscience Nationale). Dibopieu s’imposa comme une figure de courage et de parole libre au sein de la jeunesse ivoirienne.

Ironie du destin, il est décédé le même jour que Baba Coulibaly, alias Baba Cool, l’animateur légendaire de la RTI. Deux hommes de générations et de parcours différents. Mais liés symboliquement par un même idéal. Celui de donner la parole à la jeunesse, chacun dans son domaine, l’un par la tribune militante, l’autre par le micro.

Jean-Yves Dibopieu a mené une vie de lutte, de prison et d’exil. Il n’a jamais renié ses engagements, même dans les moments les plus sombres. Après son passage à la FESCI, il s’est engagé pour la cause nationale et citoyenne à travers ICON. Prônant une Côte d’Ivoire unie par la conscience, la probité et le patriotisme.

Dans ses dernières années, il n’a pas caché sa déception envers certains cadres politiques. Selon lui, ces derniers l’avaient abandonné à sa sortie de prison. Malgré les blessures du passé, il continuait de prêcher la réconciliation et la justice, fidèle à sa devise : “Servir sans trahir, lutter sans haïr.”

Son décès, survenu le 27 octobre 2023, reste entouré de zones d’ombre.

Sa sœur, Rachelle Dibopieu, rappelle dans une lettre émouvante que Jean-Yves est « tombé les armes à la main ». Dans des circonstances encore à élucider. Elle évoque aussi son dernier vœu : être enterré à Abidjan, près de ses enfants. Afin qu’ils puissent se recueillir sur sa tombe sans contrainte.

Un comité d’organisation composé d’anciens de la FESCI, de membres de son Église locale et du parti ICON, s’est mobilisé pour honorer cette volonté. Sous la coordination de Guéi Paul, et avec le soutien de figures historiques comme Martial Ahipeaud et Djué Eugène. L’objectif a toujours été clair : offrir à Jean-Yves un repos digne, dans la paix et l’unité.

Aujourd’hui encore, sa famille exhorte à respecter cette dernière volonté, au-delà des divergences. « Nos désaccords ne doivent pas l’emporter sur la dignité de sa mémoire ». Dixit Rachelle Dibopieu dans son adresse à la communauté.

En ce 27 octobre 2025, ses proches se souviennent d’un homme entier, exigeant mais profondément humain. Un militant qui croyait à la jeunesse, à l’Afrique et à la vérité.

Son nom restera gravé comme celui d’un bâtisseur de conscience, d’un résistant pacifique. Aussi d’un homme qui n’a jamais cessé de croire en la Côte d’Ivoire.

Deux ans après, au même moment où l’on se souvient de Baba Cool, c’est toute une génération qui mesure la perte de ces voix libres qui ont osé parler pour les autres.

MARIE GNIALET

photo:dr

POUVOIRS MAGAZINE

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