Violence: le CEECI, copie conforme de la Fesci fait rage à Bouaké

1 mois

Absence de réaction face à l’illégalité étudiante : un pays de non-droit ?

L’année scolaire a commencé en Côte d’Ivoire. Mais de nombreux étudiants quittent l’université Félix Houphouët-Boigny dans des conditions troublantes. Le 2 octobre, le ministère de l’Enseignement supérieur a ordonné l’expulsion des occupants illégaux des cités universitaires. Laissant présager des tensions.
Cette décision s’inscrit dans un contexte de violence et de pratiques mafieuses au sein de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (Fesci). Les étudiants, surnommés « Cambodgiens », vivent des conditions précaires. Souvent sous-louées par des membres de la Fesci.
L’absence de réaction significative face à ces illégalités soulève des questions cruciales. Comment peut-on parler d’illégalité lorsque des ressources sont mises en place pour veiller sur les étudiants ? Évoquer l’illégalité dans ce contexte semble être une déraison, une forme de déni des réalités sur le terrain.

La découverte du corps de Mars Aubin Deagoué Agui, un membre de la Fesci, a amplifié la situation.

Son décès, lié à des actes de violence, a poussé le gouvernement à agir. Cependant, cette réactivité soulève des interrogations. Pourquoi une telle urgence maintenant, alors que les conditions de vie des étudiants sont connues de tous depuis longtemps ?

Le gouvernement a opté pour des mesures sévères. Incluant l’interdiction de toutes les activités syndicales étudiantes. Mais cela masque-t-il une réelle volonté de changement ou s’agit-il d’une réaction éphémère à un drame tragique ? Cette absence de réponse préventive laisse planer le doute sur l’efficacité des autorités face à la montée des violences.
Germain Kramo, enseignant-chercheur, évoque une crise latente au sein de la Fesci depuis des mois. Pourtant, la situation aurait pu être évitée avec une meilleure anticipation des problèmes. La répétition de conflits internes souligne l’incapacité des institutions à réguler les tensions entre étudiants.
Nous nous retrouvons ainsi dans un pays où l’illégalité persiste malgré les ressources disponibles. La gouvernance doit être plus proactive et moins réactive. Pour éviter que la violence et les expulsions deviennent la norme, une approche plus humaine et nuancée est essentielle.

Jusqu’à quand cette situation perdurera-t-elle, et à quel prix pour les étudiants ?

La paix et la sérénité doivent être restaurées sur les campus. Cela nécessite un véritable engagement des autorités pour assurer un environnement d’apprentissage sain.
 Cette situation questionne également la compétence des acteurs du système universitaire en ce qui concerne les décideurs. Notamment le ministre et les directeurs de CROU qu’il nomme. Ils sont tous payés grâce aux contribuables. Comment peuvent-ils écrire qu’il y a des chambres occupées illégalement. Pour le contribuable qui supporte leurs rémunérations, ils ne sont pas à la hauteur des objectifs. Ils doivent démissionner ou être demis.
Il faut ajouter que ce phénomène de violence n’a pas lieu à Abidjan seulement. Et la fesci ne l’a pas perpétré en exclusivité. Il y a le CEECI (comité des élèves et étudiants de Côte d’Ivoire) à Bouaké. N’attendons pas qu’il y ait mort d’homme. Ce mouvement est la copie de la FESCI. Il faut nettoyer toutes les cités estudiantines et toutes nos universités.
La violence à l’université n’a que trop duré.
JULIEN BOUABRE
photo:dr
POUVOIRS MAGAZINE

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