Présidentielle 2025 à Dabakala : sans le Pdci, Billon humilié sur ses terres

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Avec un taux de participation de 77,16 % et plus de 53 000 suffrages exprimés, le département de Dabakala s’est clairement prononcé en faveur d’Alassane Ouattara, qui recueille 92,12 % des voix contre 4,93 % pour Jean-Louis Billon.

Un résultat qui interroge, d’autant plus que le candidat de code, la coalition de 18 partis est originaire de cette région du Hambol.

Les urnes ont parlé à Dabakala, au cœur du Hambol, région de Jean-Louis Billon. Et le verdict est sans appel. Le président sortant Alassane Ouattara (ADO) y réalise un score écrasant de 92,12 %, soit 48 827 voix sur 53 003 suffrages exprimés. Face à lui, Jean-Louis Billon, soutenu pourtant par 18 partis politiques, dont le PCA et l’ADN, ne totalise que 2 612 voix, soit 4,93 %.

Le taux de participation, élevé à 77,16 %, traduit une forte mobilisation des électeurs. Mais le résultat confirme aussi l’emprise politique du RHDP dans cette partie du centre-nord ivoirien, où l’appareil d’État et la fidélité au président sortant demeurent solidement ancrés.

Un revers symbolique pour Jean-Louis Billon

Pour Jean-Louis Billon, fils de la région, homme d’affaires respecté et candidat du Code, le résultat de Dabakala sonne comme une désillusion. Dans cette zone où son nom évoque à la fois prestige économique et héritage politique, il espérait un vote de proximité. Au moins symbolique.
Or, les chiffres montrent que la notoriété locale ne s’est pas traduite en soutien électoral. Ce contraste illustre le poids encore déterminant des structures politiques territoriales, du maillage administratif et du vote d’allégeance dans certaines régions.

“C’est un message fort : la loyauté au président Ouattara reste une réalité politique, même sur des terres symboliques pour l’opposition”, analyse un observateur du processus électoral à Dabakala.

Un vote d’adhésion ou de stabilité ?

Au-delà du résultat brut, ce score interroge sur la lecture politique du scrutin. Faut-il y voir un vote d’adhésion au bilan d’Alassane Ouattara. Ou un réflexe de stabilité dans une région que marque la croissance économique et les grands chantiers ?

Le Hambol, et particulièrement Dabakala, a bénéficié ces dernières années d’investissements publics notables. Routes, électrification, services de base. Pour nombre d’électeurs, la continuité semble avoir primé sur le changement.

Cependant, la performance faible de Jean-Louis Billon, malgré l’appui d’une coalition large, révèle aussi les limites du CODE. Dans sa stratégie territoriale. De même que la difficulté à mobiliser un électorat rural longtemps acquis au RHDP.

Une présidentielle révélatrice des rapports de force

Cette élection, au-delà des chiffres, offre une photographie précise des rapports de force dans le centre du pays. Dabakala, terre emblématique, montre que la bataille électorale de 2025 ne se joue pas seulement sur les programmes. Mais aussi sur la capacité des candidats à construire un ancrage social et communautaire durable.

Pour Jean-Louis Billon qui aura crié, chanté, dansé le « gnamangnanman », manger… l’enjeu désormais sera de transformer cette défaite locale en levier politique. En consolidant un discours d’avenir sur l’économie, la jeunesse et la décentralisation. Quant à Alassane Ouattara, ce résultat conforte son image de chef d’État majoritairement soutenu dans les régions rurales. Où l’efficacité et la stabilité continuent de peser lourd dans le choix des électeurs.

Dabakala, malgré son attachement à l’enfant du pays, a choisi la continuité plutôt que l’alternance. Un signe fort dans une Côte d’Ivoire en quête de stabilité. Mais aussi une invitation à la réflexion pour l’opposition. La proximité ne suffit plus, seule une stratégie nationale structurée peut inverser les dynamiques locales.

ETHAN GNOGBO

photo:dr

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