Le Cameroun retombe dans la nuit : Biya kidnappe les intellectuels

3 semaines

À la suite de la victoire revendiquée d’Issa Tchiroma Bakary à la présidentielle, le régime de Paul Biya aurait lancé une série d’arrestations.

Makini Tchameni, CEO et cofondatrice de The ACE Leadership Schools, épouse de Djeukam Tchameni

Elle vise des figures politiques et intellectuelles engagées pour les libertés.

Parmi les victimes, Djeukam Tchameni, pionnier de l’informatique africaine, enlevé brutalement à son domicile. Et aussi Anicet Kané, militant historique de la démocratisation.

Djeukam-Tchameni- inventeur de l’odinateur Ramses II

Selon plusieurs sources, le président Paul Biya, battu à la dernière élection par Issa Tchiroma Bakary, aurait déclenché une vaste opération d’arrestations. Ciblant des personnalités politiques et des défenseurs des libertés publiques.

Parmi les victimes, figure Djeukam Tchameni, ingénieur, entrepreneur et intellectuel reconnu. Son épouse, Mrs. Makini Tchameni, CEO et cofondatrice de The ACE Leadership Schools, dénonce une arrestation brutale. Elle la qualifie de véritable kidnapping. Selon elle, des hommes armés non identifiés ont pris d’assaut leur domicile avant d’emporter son mari vers une destination inconnue.

Ils ont aussi volé de l’argent, des ordinateurs appartenant à leur établissement.

Djeukam Tchameni, après des études supérieures aux États-Unis, était rentré au Cameroun en 1989 avec son épouse. Visionnaire, il avait cofondé avec une équipe de chercheurs, d’entrepreneurs et d’inventeurs, le projet RAMSES II. C’est un ordinateur conçu pour répondre aux réalités africaines — une forme d’intelligence technologique avant l’heure.

ANICET KANE

Il fait partie d’une nouvelle vague d’arrestations où l’on retrouve également Anicet Kané, figure emblématique du combat démocratique des années 1990. Ce dernier, arrêté récemment, aurait été ciblé pour avoir envisagé la création d’un nouveau parti politique.

Anicet Kané appartient à cette génération de militants marqués par les marches de mai 1990, qui avaient coûté la vie à six manifestants. Et par les villes mortes qui, au prix de plus de 400 morts, avaient contraint le régime à des concessions démocratiques.

Aujourd’hui, ces vétérans du combat pour la liberté voient l’histoire se répéter. Dans un contexte politique tendu où les voix dissidentes sont de nouveau muselées.

JULIEN BOUABRE

photo:dr

POUVOIRS MAGAZINE

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