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Il a perdu la vie. il n’a pas survécu à la balle reçue, le 13 octobre à Bonoua, lors de la manifestation baptisée « Bloquons tout ».
Le jeune homme paye le tribut d’un dialogue de sourds entre un pouvoir et une opposition enfermés dans des discours inflammables.

Alassane Ouattara, chef de l’État sortant, s’est rendu le 14 octobre à Yamoussoukro pour s’incliner sur la tombe de Félix Houphouët-Boigny.
Il a, une fois de plus, promis que l’élection présidentielle du 25 octobre 2025 serait démocratique et sécurisée.

Et l’État n’a pas fait dans la dentelle : 44 000 éléments des forces de défense et de sécurité (FDS). Soit 18 000 policiers, 18 000 gendarmes et 8 000 militaires — ont été déployés sur le terrain.


C’est l’État de guerre.

En face, la principale opposition est sur le pied de guerre et refuse de se laisser dicter la conduite à suivre.
Le Conseil constitutionnel a éliminé tous ses candidats à la magistrature suprême — que le président Ouattara a voulu tourner en dérision à Daloa, à l’ouverture de sa campagne.


L’opposition réclame, sans relâche, une présidentielle inclusive.

On assiste au choc de mots d’ordre irréconciliables :
D’un côté, des interdictions de manifestations populaires que les FDS sont appelées à faire respecter sans concession ;
De l’autre, des appels à la mobilisation de militants chauffés à blanc.

Dans un pays abonné, comme un rituel funeste, aux troubles électoraux avec des centaines de morts à chaque élection,
les affrontements semblent inévitables, et encore meurtriers, pour faire triompher les causes défendues.

Ce risque accru de violences politiques remet au goût du jour cette pensée de Paul Valéry.
« La guerre est un massacre de gens qui ne se connaissent pas, au profit de gens qui se connaissent mais ne se massacrent pas. »

F. M. Bally

photo:dr

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