Dans certains quartiers de Bonoua, jeter des déchets dans les caniveaux est devenu un réflexe quotidien ancré chez plusieurs habitants.
Profitant des pluies, des résidents versent volontiers ordures domestiques et détritus divers dans les conduits d’évacuation totalement bouchés désormais.
À chaque averse, les eaux sales débordent et déversent leur contenu sur les routes, transformant les rues en décharges ouvertes.
Les chaussées, inondées d’ordures, deviennent impraticables, notamment sur la voie internationale reliant Abidjan à Accra, axe stratégique pour la région.
Des flaques polluées par les déchets s’accumulent, créant un véritable danger pour les véhicules et ralentissant fortement la circulation routière.
Malgré de nombreuses campagnes d’information, rien ne semble freiner cette mauvaise habitude ni les violations persistantes des arrêtés municipaux.
À Yaou, village voisin situé à seulement cinq kilomètres, c’est une tout autre forme d’insalubrité qui attire l’attention publique.
Sur les berges de la rivière locale, des objets rituels comme bougies, cauris, œufs et restes d’animaux sont déposés régulièrement.
Cette rivière, utilisée comme source d’eau potable, devient un lieu d’offrandes sacrées.
Mettant en danger la santé des populations riveraines.
Dans un silence collectif, ces pratiques perdurent, révélant une crise environnementale doublée d’une méconnaissance flagrante des règles sanitaires élémentaires.
L’absence de sanctions strictes et l’impunité renforcent les comportements inciviques malgré les efforts constants des autorités locales de Bonoua.
Ce désordre environnemental illustre le manque criant d’éducation écologique et l’urgence d’une gestion communautaire responsable des ressources et des espaces.
À Bonoua comme à Yaou, l’équilibre entre traditions, modernité et protection de l’environnement devient une priorité nationale incontournable.
Les comportements actuels, s’ils persistent, risquent d’entraîner des conséquences sanitaires et écologiques graves pour l’ensemble des habitants concernés.
Il est temps de jouer collectif : autorités, chefs coutumiers et citoyens doivent agir ensemble pour inverser la courbe de la dégradation.
SOPHIE BLE
photo:dr
sce:fratmat
POUVOIRS MAGAZINE