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L’un des sites les plus visités du nord béninois, Tanougou, perd son attrait touristique après une attaque armée tragique.


La chute des visiteurs est inquiétante pour les guides locaux. Directement touchés par la violence qui s’invite sur leur territoire pacifique.
« Ce drame est une catastrophe humaine et économique », confie un guide, inquiet pour l’avenir du tourisme dans l’Atakora.
Depuis 2021, au moins 121 militaires béninois sont morts à cause des incursions djihadistes venues du Burkina Faso. Ou du Niger.
Le nord du pays, notamment les alentours du parc W, a été plusieurs fois ciblé malgré les efforts des forces de sécurité.
Lors de l’attaque du 5 juin, trois militaires et deux policiers ont été tués dans un commissariat de Tanougou, vers Tanguiéta.
Les assaillants ont frappé la nuit, profitant de l’effet de surprise, avant que les Forces de défense ne lancent un ratissage.
La situation reste floue : aucune communication officielle précise n’est encore venue des autorités béninoises sur le bilan ou les responsables.
Les forces djihadistes affiliées au Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) sont souvent citées dans ces violences transfrontalières.


Depuis janvier 2022, l’opération Mirador a mobilisé 3 000 soldats.

Puis 5 000 supplémentaires, pour contenir la menace au nord.


Malgré ces efforts, les attaques se multiplient, notamment dans des zones touristiques stratégiques, causant des pertes humaines et économiques majeures.
Le président Patrice Talon a déploré la dégradation des relations avec le Burkina et le Niger, voisins jadis plus coopératifs.
Il accuse l’absence de coordination militaire d’entraver sérieusement la lutte contre le djihadisme qui ronge les frontières du Bénin.
Le Niger, désormais membre de l’Alliance des États du Sahel (AES), accuse Cotonou d’abriter des bases étrangères hostiles, ce que Bénin nie.
La mésentente diplomatique alimente la fragilité régionale, au moment où les populations civiles demandent plus de sécurité et de stabilité.
Les attaques contre les commissariats révèlent une nouvelle stratégie des groupes armés, visant à démoraliser et déstabiliser les forces nationales.
Cette dernière attaque remet sur la table la nécessité d’un dialogue sous-régional pour contrer un fléau désormais aux portes du sud.
Si rien n’est fait, l’économie locale pourrait s’effondrer, entraînant chômage, migrations internes et radicalisation de la jeunesse désœuvrée.
Le Bénin se trouve donc à un carrefour décisif : investir dans la paix ou céder à la propagation du chaos.
À Tanougou, la chute d’eau coule toujours, mais le silence autour trahit l’absence des touristes et l’ombre persistante de la peur.

ETHAN GNOGBO

photo:dr

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