Présidentielle 2025: SABLE MOUVANT

3 semaines

Jean-Louis Billon, candidat déclaré à la présidentielle du 25 octobre 2025, et Valérie Yapo sont deux larrons en foire.

Membres du Bureau politique du PDCI-RDA, ils naviguent à bord d’un Titanic lancé vers l’iceberg.


Ils ont choisi de faire de Cheick Tidjane Thiam leur ennemi juré, et donc l’adversaire à abattre. Ils refusent ainsi de reconnaître, encore moins de faire allégeance à celui qui a écrasé la compétition électorale lors des 8ᵉ et 9ᵉ Congrès extraordinaires du parti.

Tous deux ont été sanctionnés, accusés de saper la cohésion interne du parti.

Mais la levée de ces mesures n’a en rien désamorcé la tension ni mis fin à leur dissidence ouverte.
Dès 2024, Billon a démissionné de son poste de secrétaire national au sein du Bureau exécutif du parti, et tous deux se sont installés dans une posture de boycott. Depuis 2023, ils ne participent plus à aucune manifestation (meetings, réunions au siège du parti). Ni à aucune instance du PDCI-RDA (18ᵉ Bureau politique, Convention, Congrès extraordinaires).

Ayant échoué à évincer Thiam de la tête du parti par des procès et des manigances, Billon et Yapo apparaissent, chaque jour un peu plus, comme des alliés objectifs du pouvoir en place, qui a clairement placé le président du PDCI-RDA dans son collimateur.


Ils ne partagent donc plus aucun combat avec leur parti et s’en désolidarisent ouvertement. C’est pourquoi ils exigent de tourner la page Thiam — candidat du parti à la présidentielle, radié de la liste électorale — Et se retrouvent, de fait, sur la même longueur d’onde que la CEI, le RHDP et l’État. Ils réclament à cor et à cri une nouvelle Convention pour désigner un autre candidat. Ils militent pour que la révision de la liste électorale n’intervienne qu’après l’élection présidentielle, afin que Thiam ne puisse être réinscrit.

À ce jeu, ils ne gagnent rien en légitimité. Et, comme dans un sable mouvant, ils s’enfoncent, à chaque sortie, un peu plus dans le désamour des militants. Mettant leur rapport au parti au bord de la rupture.

F. M. Bally

photo:dr

POUVOIRS MAGAZINE

OPINIONS

DU MEME SUJET

Laurent Gbagbo: « Je n’abandonnerai pas le combat contre le quatrième mandat »

Vers un dialogue impossible ? Le camp de l’opposition ivoirienne resserre les

20 juin: Simone, l’autre Gbagbo entre solitude stratégique et étrange triangle politique. 

Simone souffle ses bougies avec cette intensité des femmes que l’histoire n’a