S’il était encore parmi nous, Miles Dewey Davis III, né le 26 mai 1926 à Alton, Illinois, aurait aujourd’hui 99 ans.
Et quelle symphonie d’années aurait résonné à travers le monde du jazz, si son souffle n’avait pas cessé un matin de septembre 1991.
Ce 26 mai, c’est plus qu’une date. C’est un rappel. Un moment pour honorer une trajectoire céleste, un homme qui n’a jamais cessé de faire évoluer le jazz, de le bousculer, de l’électriser. Trompettiste, compositeur, pionnier du cool jazz, du bebop, du jazz modal ou encore de la fusion, Miles Davis n’a jamais cessé d’inventer.
De Juliette Gréco à Herbie Hancock, de « Ascenseur pour l’échafaud » à « Bitches Brew », de New York à Saint-Germain-des-Prés, il a soufflé des notes qui, encore aujourd’hui, flottent dans l’air comme des parfums inclassables.
Il a rencontré Juliette et en est tombé amoureux sans parler un mot de français. Ni elle un mot d’Anglais. Ils ont parlé et crié l’amour. « Pourquoi vous n’épousez pas Greco? » lui a t-on demandé une fois.
Miles: « Parce que je suis amoureux d’elle. je l’aime »
Sa musique était un cri contenu, une tendresse électrique, un style qui n’appartenait qu’à lui.
Il jouait la fragilité avec panache.

Il envoûtait, réinventait, déconstruisait. À 13 ans, il attrapait une trompette. Vers 30 ans, il dirigeait déjà l’avenir du jazz. À 60, il s’ouvrait au hip-hop, au funk, aux nouvelles générations.
À 99 ans, Miles Davis aurait sans doute encore eu un projet, une phrase musicale à travailler. Un groove à corriger, une idée à tester. Il aurait peut-être même soufflé dans sa trompette, un regard noir, des lunettes rondes, la voix basse :
« Don’t play what’s there, play what’s not there. »
Alors en ce 26 mai 2025, bon anniversaire, Miles.
Ton son vit. Ta silhouette flotte encore dans les clubs.
Et ton nom résonne, suave, libre, immortel.
AK
photos:dr
POUVOIRS MAGAZINE