Greve des enseignants: Anne Ouloto menace, les enseignants se radicalisent

1 mois

L´école ivoirienne est à nouveau dans la tourmente.

Sous la houlette de l´intersyndical du ministère de l´éducation nationale et de l´alphabétisation (IS-MENA), les enseignants ont observé deux jours de grève, le jeudi 3 et le vendredi 4 avril derniers.

Un mouvement d´humeur « reconductible de facto, jusqu´à satisfaction de nos revendications », selon les mots de Stéphane Zondé, membre du directoire de l´IS-MENA. Et la revendication majeure, c´est l´attribution d´une prime d´incitation à tous les enseignants. Au-delà des chiffres sur le taux de suivi de la grève (21% selon le ministère de l´éducation nationale, 80 % selon les différentes faitières syndicales) un constat s´impose. L´école est perturbée.

De nombreux centres d´examen à Abidjan comme à l´intérieur du pays n´ont pas pu organiser les épreuves physiques du BEPC. Ces épreuves, première étape des examens à grand tirage dans le secondaire général, devraient débuter ce jeudi 3 avril 2025.

Rien pour autant ne semble aller dans le sens de la décrispation.

Du coté du gouvernement on joue plutôt la carte de la fermeté.

« L´IS-MENA et le METFPA ont décidé, unilatéralement, de rompre le dialogue social. Et d´ouvrir un front social à travers des grèves en violation de la loi du protocole portant trêve sociale. Et des principes mêmes qui gouvernent les négociations syndicales (…) En conséquence, tout enseignant qui ne sera pas à son poste de travail à compter du lundi 7 avril 2025 à 7h, sera considéré comme démissionnaire. Et traité comme tel. »

Peut-on lire dans un communiqué daté du 5 avril, signé d´Anne Ouloto, Ministre de la fonction publique et de la modernisation de l´administration.

La réaction à ce communiqué a été quasi instantanée. Sur la plateforme de la Centrale Espoir (C.S.E), l´IS-MENA a appelé, le même jour, à la reconduction de la grève ce lundi.

Et pour Stéphane Zondé « le pouvoir nous demande de surseoir à la grève sans donner de garantie. Qu´ils ouvrent le débat sur la prime de façon conséquente. Ils veulent nous confiner dans le timing de la trêve sociale. Nous ne nous sentons pas concernés ». Au sein des différentes faitières signataires de la trêve sociale l´agitation est perceptible.

La base désavoue les leaders et entend contribuer à l´intensification de la grève.

Le Mouvement des instituteurs pour la défense de leurs droits (MIDD) de Gnogbo Paul, signataire de la trêve sociale, s´est pratiquement vidé de ses militants. Au profit du Mouvement des Enseignants pour la Dynamique de la Dignité (MEDD). Un tout nouveau syndicat des instituteurs engagé dans la grève. Au SAEPPCI, Ourizalé Jérôme, le secrétaire général est sur la sellette.  Soupçonné d´être à la solde du pouvoir.

Il faut s´attendre à une fin d´année scolaire agitée. Au regard de la détermination des enseignants grévistes. « Le défi, c´est lundi et mardi. Dans tous les cas on ne s´attend pas à un salaire à la fin du mois. » Clame un militant de la Coordination des enseignants du second degré (CES-CI) de la section de Duékoué.

ERICK FOFANA

Photo : dr

POUVOIRS MAGAZINE

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