Voici 14 ans qu’a eu lieu ce drame, marquant un moment douloureux dans l’histoire de la Côte d’Ivoire.
Le massacre de Duékoué, qui a coûté la vie à des centaines de civils, reste ancré dans la mémoire collective. Ce drame a profondément marqué les victimes, leurs familles et tous ceux qui ont vécu cette tragédie.
En ce jour de commémoration, nous rendons hommage à toutes les victimes du massacre de Duékoué. C’est un moment propice pour réfléchir à la souffrance que ces populations ont endurée et se souvenir de ces événements tragiques.
Le massacre de Duékoué a eu lieu entre le 27 et le 29 mars 2011, en pleine crise ivoirienne. Cet épisode s’est déroulé dans la ville de Duékoué, située à l’ouest de la Côte d’Ivoire. Le nombre de victimes varie largement selon les sources, allant de 152 à plus de 1 000 civils tués.
Le 28 mars 2011, les forces d’Alassane Ouattara ont pris le contrôle de la ville de Duékoué, un tournant majeur dans les événements de la crise. Le 29 mars 2011, les violences ont pris de l’ampleur, affectant particulièrement la population locale.
Durant la nuit du 29 au 30 mars 2011, on a bouclé le quartier « Diaye Bernard » (Carrefour). Et massacré les hommes Wé. On a particulièrement visé cette ethnie, souvent perçue proche du camp Gbagbo.
Notamment à cause de l’implication du ministre Alphonse Voho Sahi, très proche Gbagbo Laurent.
Le 30 mars 2011, on a pourchassé les civils Wé dans les marécages proches du quartier Carrefour.
Les forces de Ouattara ont démenti les accusations d’attaque contre un hélicoptère de l’ONU survolant la ville à ce moment-là.
Le 31 mars 2011, la Croix-Rouge a commencé à récupérer les corps des victimes avec l’aide du bataillon marocain de l’ONUCI. Le 1er avril 2011, l’ONU a déployé ses troupes dans deux camps de réfugiés à Duékoué, gérés par les missions catholique et protestante. Un an plus tard, on a attaqué ces camps sans intervention de l’ONU.
Le 2 avril 2011, la Croix-Rouge a confirmé l’ampleur du massacre, annonçant 816 corps retrouvés, chiffre révisé plus tard à 867. Le 4 avril 2011, l’ONG Caritas a estimé à 1 000 le nombre de victimes tuées ou disparues lors du massacre.
L’ONUCI a quant à elle comptabilisé 330 morts attribuées aux forces pro-Ouattara. Avec plus de 100 victimes du côté des forces pro-Gbagbo.
Ce même jour, les FRCI ont évoqué 152 corps retrouvés.
Précisant qu’il s’agissait de miliciens pro-Gbagbo et non de civils. Le 8 avril 2011, l’ONU a annoncé la découverte de 15 corps supplémentaires en 24 heures. Le 13 avril 2011, le procureur de Daloa a ouvert une enquête avec la Cour pénale internationale pour faire la lumière sur ces événements.
Le 10 mai 2011, l’ONU a désigné Amadé Ouéremi comme responsable des massacres du quartier Carrefour, un ressortissant burkinabé impliqué dans les violences. Le 14 mars 2012, la Cour pénale internationale a utilisé un drone pour localiser trois fosses communes à Duékoué.
Des fosses que l’Onu et la croix rouge a identifiées par l’ONUCI et la Croix-Rouge. Ces fosses se situaient dans le quartier Carrefour et à Guémond. Les forces de l’Onu et la croix rouge locale ont enterré des corps.
Le 4 avril 2012, le journal « Le Patriote » a révélé que les massacres pourraient résulter d’un règlement de comptes entre les partisans de Gbagbo et des mercenaires libériens.
Le 23 avril 2012, Dominique Ouattara, Première Dame, a inauguré un centre de santé à Duékoué en hommage aux victimes du massacre.
Un groupe de 500 à 1 000 personnes, dont des militaires pro-Ouattara ont attaqué, le 20 juillet 2012, le camp de réfugiés Wé de Nahibly. L’ONU a rapporté que ses soldats présents n’ont pas ouvert le feu, laissant ainsi les habitants être massacrés. L’ONU a compté 36 morts, tandis que des élus locaux ont recensé 211 victimes et plus de 1 000 disparus.
On a découvert mais pas fouillé des charniers.
Le 25 septembre 2013, on a décoré les hommes du 18ème contingent marocain de l’ONUCI pour leur engagement à Duékoué. Bien que la réconciliation reste un sujet sensible. Le 15 avril 2021, dix ans après le massacre, on a condamné Amadé Ouéremi. Un proche du camp pro-Ouattara, à perpétuité pour crimes contre l’humanité.
Lors de son procès, il a affirmé avoir agi sous les ordres de l’ancien commandant des forces républicaines de Côte d’Ivoire. Losseni Fofana, responsable de l’attaque du quartier Carrefour.
Les bilans des victimes varient toujours, de 152 à plus de 1 000 morts. L’ONUCI évoque 330 victimes, tandis que l’ONU parle de 867 corps retrouvés. Des ONG comme Caritas Internationalis estiment que le nombre de morts et disparus a atteint 1 000.
ETHAN GNOGBO
photo:dr
POUVOIRS MAGAZINE
