Assemblée nationale: les hommes de Gbagbo claquent la porte

4 semaines

L’Assemblée nationale a récemment adopté un projet de loi majeur concernant l’organisation de la société civile.

Avec un résultat de 100 voix pour et 30 contre. Cependant, un élément marquant de cette séance fut l’attitude du PPA-CI (Parti des Peuples Africains – Côte d’Ivoire), qui a choisi de ne pas participer au vote. En effet, les 18 députés du parti ont quitté la salle en signe de protestation, et ce, en raison de l’absence de Laurent Gbagbo sur la liste électorale. Le PPA-CI a ainsi opté pour une politique de « siège vide », refusant de s’associer à une réforme qu’il jugeait incomplète et politiquement injuste. Cette démarche, bien que symbolique, a suscité des débats sur ses implications à la fois politiques et pratiques.

Cette protestation du PPA-CI est un geste de résistance légitime et de lutte pour les droits politiques du parti et de son leader historique. En décidant de ne pas participer au vote, le PPA-CI a voulu marquer son opposition à ce qu’il considère comme une exclusion.

Celle de Laurent Gbagbo du processus électoral.

Cette action démontre la volonté du PPA-CI de rester ferme sur ses principes, particulièrement en ce qui concerne la reconnaissance de son leader, ce qui pourrait avoir des répercussions significatives sur la dynamique politique interne et la légitimité du gouvernement en place. En effet, en agissant de la sorte, le parti espérait attirer l’attention sur une question fondamentale de justice et d’inclusivité.

A savoir le droit des anciens prisonniers politiques à participer pleinement à la vie politique nationale, et plus spécifiquement à la préparation des élections à venir.

En outre, cette protestation permet au PPA-CI de renforcer son image d’opposant résolu face au régime actuel. Et devant Tidjane Thiam qui veut en être le chef de file. En refusant de participer à un vote qu’il juge partiellement injuste, le parti entend se positionner en défenseur des valeurs démocratiques..

En se retirant de la salle, le PPA-CI a aussi voulu envoyer un message clair à l’opinion publique. Et à la communauté internationale : il n’acceptera pas une politique de réconciliation superficielle qui ignore les aspirations profondes d’une partie de la population notamment celles des partisans de Laurent Gbagbo.

Cependant, cette stratégie comporte aussi des inconvénients non négligeables.

Premièrement, la politique du « siège vide » est une forme de radicalisation excessive. Elle pourrait aliéner une partie de l’électorat. En refusant de participer aux débats et aux processus législatifs, le PPA-CI risque de perdre de la crédibilité. En tant que force politique constructive.

Certes, l’opposition est un droit légitime, mais lorsque celle-ci se transforme en une non-participation systématique, elle devient un refus de dialoguer.

Et d’engager des compromis. Ce type d’attitude conduit à une marginalisation de plus en plus grande du parti dans le processus politique national, surtout si cette méthode de protestation devient récurrente.

Deuxièmement, cette protestation nuit à la réputation du PPA-CI sur la scène internationale. Même si le Ppa-Ci n’en a rien à foutre. Le retrait des députés de l’Assemblée nationale, particulièrement en période de réforme législative importante, prouve que le parti privilégie les affrontements symboliques au détriment du travail politique concret.

Ce type de protestation à terme, mine la position du PPA-CI. Vis-à-vis des instances internationales qui suivent de près les progrès démocratiques du pays. Notamment le Groupe d’Action Financière (GAFI), qui devait évaluer la Côte d’Ivoire dans les mois à venir. La participation active à la vie politique et la démonstration de volonté d’aboutir à des réformes constructives sont des critères souvent pris en compte dans de telles évaluations.

JULIEN BOUABRE
photo:dr

POUVOIRS MAGAZINE

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