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Une tension grandissante s’est installée entre Thiam et Gbagbo, nourrie par des révélations qui n’ont pas manqué de choquer.

Lors d’une déclaration rendue publique, Thiam avait évoqué ses visites régulières à Gbagbo en Belgique, affirmant lui avoir apporté un soutien financier. « Et il le sait », avait-il ajouté, faisant clairement allusion à une somme de 15 millions qu’il lui avait discrètement remise.

Cependant, cette révélation a profondément heurté Gbagbo, qui n’a pas apprécié que ce geste, effectué en toute discrétion, soit exposé publiquement.

Pour lui, ce don relevait d’un acte privé, un signe de solidarité qui ne devait en aucun cas être médiatisé.

Depuis ces déclarations, un froid s’est installé entre les deux hommes, et la rupture semble consommée. Selon des sources proches du dossier, Gbagbo, visiblement contrarié par cette sortie publique, aurait pris la décision de restituer la somme perçue. Non seulement il aurait retourné les 15 millions à Thiam, mais il y aurait ajouté 5 millions supplémentaires, portant ainsi le montant total restitué à 20 millions.

Ce geste, loin d’apaiser les tensions, aurait plutôt renforcé la distance entre les deux personnalités. Désormais, leur relation, autrefois marquée par une certaine proximité, semble irrémédiablement compromise. Gbagbo est connu pour ignorer les gens avec qui il a des brouilles.

Un pouvoir qui exploite ces divisions

Le camp présidentiel n’a aucun intérêt à voir l’opposition se rassembler et pourrait même encourager ces divisions en sous-main.
Des stratégies de fragmentation, telles que le soutien indirect à certains opposants pour affaiblir d’autres, pourraient être mises en place.
En l’absence d’une unité forte, le pouvoir en place aura un boulevard pour remporter l’élection sans réelle menace.

Un scénario qui rappelle les échecs passés

Ce schéma de dispersion n’est pas inédit et a déjà coûté cher à l’opposition lors des précédents scrutins présidentiels.
Faute d’accord, les votes des électeurs opposés au régime se retrouvent éparpillés entre plusieurs candidats concurrents.
Le président sortant, avec une opposition fragmentée, profite alors d’un avantage décisif dès le premier tour.

Vers une surprise de dernière minute ?

Malgré ces divisions, certains espèrent encore un sursaut de dernière minute avec un rapprochement stratégique entre leaders.
Une coalition de dernière heure pourrait permettre de regrouper les forces et d’offrir une alternative crédible au pouvoir.
Cependant, le temps presse, et chaque jour qui passe renforce l’impression que l’opposition ira en rang dispersé à la présidentielle.

ETHAN GNOGBO

photo:dr

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