Le 10 janvier, Bernard Dadié recevait souvent des visiteurs chez lui, à la Cité des Arts de Cocody.
Lorsqu’on lui demandait qui était Bernard Dadié, il répondait toujours, le regard brillant d’admiration : « Bernard Dadié, c’est ELLE, ». En désignant tendrement son épouse, son roc.
Ce 10 janvier, Bernard aurait eu 109 ans, et c’est avec un sourire paisible qu’il aurait célébré ce jour.
Aucun regret, car à 103 ans, il s’éteignait en Abidjan. L’amour, le respect et la chaleur de sa ville l’entouraient.
Fils d’Enuayé Ouessan, originaire d’Assinie, Bernard n’eut que cinq années avec sa mère.
Avant de partir vivre ailleurs. Son père, Gabriel Dadié, fut un homme politique compagnon de lutte de Félix Houphouët-Boigny.
Ce contexte familial façonna son destin. Et sa longévité le mena à devenir l’un es pères fondateurs de la littérature ivoirienne. Un rêve qu’il nourrissait dans le silence de son cœur.
Léon Gontran Damas, ami fidèle et poète guyanais, choisit pour lui le nom « Le Pagne Noir », un titre devenu légendaire. Tout comme le conte qui l’accompagne. Tout au long de sa vie, Bernard Dadié qui était aussi journaliste défendit la justice avec sa plume. Dénonçant les injustices sociales, même derrière les barreaux de la prison. Ses mots étaient des armes, ses idées des étendards de liberté.
Frère d’Hortense Aka Anghui, la mère de Port-Bouët pendant 36 ans, Dadié marqua aussi la politique, étant ministre de la culture.
Aujourd’hui, nous rendons hommage à Bernard Dadié, en ce jour de janvier, à titre posthume. Nous célébrons son héritage, sa vision et son amour pour sa terre, sa littérature, et sa famille.
HARON LESLIE
photo:dr
POUVOIRS MAGAZINE