Guinée équatoriale, affaire Baltasar: l’argent et le réseau d’addiction

8 mois

Guinée équatoriale. Baltasar L’argent et la corruption : un moteur caché derrière la scène publique

Au-delà des aspects personnels et politiques, cette affaire souligne également le rôle prépondérant de l’argent dans les systèmes de pouvoir. Notamment dans les régimes autoritaires ou semi-autoritaires. Baltasar Engonga, en tant que responsable de l’ANIF, avait un contrôle sur les finances publiques et, vraisemblablement, sur des ressources importantes. Le fait que l’affaire éclate dans un contexte de fraude financière présumée montre comment l’argent peut  être un moyen de corruption. Et aussi un moyen de soutenir des réseaux de pouvoir parallèles qui fonctionnent en dehors des structures institutionnelles officielles.

Les scandales financiers, souvent entremêlés de malversations, sont particulièrement graves dans certaines sociétés. Sociétés où l’argent détient une valeur supérieure à la légitimité politique ou au respect de la loi. Dans le cas de Baltasar, l’argent peut être vu comme le véritable moteur de ses agissements, un levier pour atteindre des positions d’influence et de contrôle. Et peut-être aussi un moyen d’attirer des personnes influentes dans son entourage. Comme en témoignent les femmes qui apparaissent dans les vidéos. L’argent ici ne se limite pas à l’échange monétaire, mais prend aussi la forme de réseaux de dépendance où chaque acteur se trouve lié par des promesses de pouvoir et d’influence.

Les réseaux sociaux et la mise en lumière de l’intimité privée : une nouvelle ère de transparence forcée ?

Enfin, la diffusion de vidéos privées sur les réseaux sociaux pose des questions sur les limites de la vie privée. Et la manière dont les technologies modernes redéfinissent les frontières entre la sphère intime et la sphère publique. Dans le cas de Baltasar Engonga, la circulation de ces vidéos représente une exposition brutale de l’intimité à des fins de règlement de comptes politiques, mais aussi un avertissement sur les dangers de l’ère numérique, où rien n’est véritablement à l’abri.

Les réseaux sociaux ont ainsi transformé des scandales privés en événements publics à une échelle inédite, et cela soulève une réflexion fondamentale : jusqu’où la société doit-elle tolérer cette exposition de l’intimité dans le cadre de l’assignation à responsabilité publique ? D’un côté, cela peut être perçu comme une instrumentalisation des faiblesses des puissants, mais de l’autre, cela peut aussi conduire à une forme de justice populaire, où les individus sont jugés non seulement sur leurs actions mais aussi sur leur moralité personnelle.

MARIE GNIALET

photo:dr

POUVOIRS MAGAZINES

OPINIONS

DU MEME SUJET

Guinée équatoriale: Et si c’était un commerce juteux…

Le commerce juteux de Baltasar : un rêve de profit dévoré par

Guinée équatoriale: la tâche Baltasar

Baltasar : Comment une tâche a entaché la Guinée équatoriale, l’image de