La clôture de Mara’monde, le championnat du monde de Maracana a lieu. Le ballet a été confié à George Momboye qui a surpris par une baisse en qualité
Quand la danse perd son écho : l’art en quête de synchronicité
« Le nombre ne fait pas la qualité », un adage que l’on pourrait murmurer dans les coulisses d’un théâtre. Plus il y a de personnages qui ne sont pas en harmonie, plus le spectacle se dérobe à nos yeux.
Le spectacle de clôture de Monboye, on a voulu trop en faire. On à fini par étouffer l’essence même de l’art dans une multitude d’ombres mal accordées. Les desseins, à la fois rêves et aspirations, ne se sont pas dessinés. Les silhouettes sur scène, loin d’être des œuvres d’art, paraissaient sans dessein, illisibles et floues dans l’immensité de la scène.
Ce n’est pas la quantité de gestes qui fonde la beauté de la danse. L’immobilisme, paradoxalement, peut être porteur de gestes profonds, lorsque l’on se retrouve en grand nombre sur une même empreinte géographique.
Or Momboye est riche. Seulement la richesse d’un palmarès, l’éclat d’un CV, un nom immense chargé d’histoires, du talent et de l’expertise… tout cela n’a pas suffi à transcender la performance.
Les danseurs, bien que pleins de promesses, n’ont pas été guidés avec la main ferme du chef d’orchestre le talentueux Momboye.
Laissant l’impression désolante qu’ils manquaient d’inspiration, d’âme, de cette étincelle qui fait vibrer le cœur.
Aucune synchronisation ne venait embellir les tableaux. Et les pas ne formaient pas un ballet harmonieux. Nous aurions pu croire à des passages sur la scène, dénués de discours, de sens. Comme des feuilles emportées par un vent désordonné. Nous avons assisté à des mouvements désinvoltes, privés de profondeur et de contenu expressif.
George Momboye, cet artiste aux mille facettes, nous a habitués à mieux, à des performances où chaque geste est une poésie, chaque mouvement un récit.
Ce soir-là, en 52 minutes, nous avons eu droit à une récréation, une parenthèse éphémère, plutôt qu’à une véritable création artistique et chorégraphique. L’art de la danse appelle à l’unisson, à la profondeur, à l’écho des émotions. Et nous espérons retrouver bientôt cette magie qui, comme un souffle de vie, nous fait vibrer et nous élève.
Il est essentiel, dans le monde de la danse, de ne pas perdre de vue que l’harmonie est la clé. L’âme de la chorégraphie ne se trouve pas seulement dans le nombre de corps en mouvement. Mais dans la beauté d’une synchronicité bien orchestrée.
Que cette expérience serve de leçon, un rappel que la danse, dans toute sa splendeur, doit toujours être guidée par la passion. La créativité et la communion des âmes. Dans l’attente d’une nouvelle rencontre avec l’art, nous restons ouverts, prêts à accueillir la lumière et la magie qui nous feront à nouveau rêver.
AK
photo:dr
POUVOIRS MAGAZINE